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Un nouveau projet de société toujours espéré
« Semblables », le nouveau long-métrage de fiction du réalisateur tunisien Habib Mestiri a été projeté le 11 novembre à l’Institut français de Tunisie (IFT), en présence de son réalisateur. Une œuvre sur la question du vivre ensemble en Tunisie.
Le réalisateur focalise sur le projet de société entrepris en Tunisie dès le milieu des années soixante du siècle dernier avec les expériences du socialisme et du collectivisme qui a échoué, au bout du compte. Il a été imposé au peuple qui avait tout perdu. Cela va en parallèle avec la défaite en 1967 des armées arabes dans leur guerre contre l’ennemi sioniste.
D’un autre côté, la vie politique d’aujourd’hui est racontée en filigrane à travers des bribes de discours, qu’on entend en off, du président de la République. Le film se situe, en effet, en 2019. Le passé négatif du personnage Chafroud déçu et abattu avec des souvenirs douloureux, rôle savamment tenu par le comédien et non moins réalisateur Nasreddine Shili nous accompagne durant le film.
Entre malheurs, déceptions, amours perdus et impossibles, car il était amoureux d’une juive, sa vie antérieure rime avec celle de son pays. Le réalisateur garde un rythme triste et tendu pour son film. Les « Semblables » sont les tunisiens juifs et les tunisiens musulmans qui vivaient en communauté jusqu’en 1967, date de la guerre des six jours qui a eu des répercussions néfastes sur la présence des juifs tunisiens en Tunisie.
Le réalisateur soulève, encore une fois, un détail de l’histoire comme dans ses précédents films où il a analysé des crises et des situations sociales et politiques vécues par la Tunisie.
Un film à voir et qui suscite le débat sur une question sempiternelle.
B.L.