Le nu dans tous ses états
La galerie Saladin, Í Sidi Bou Saͯd, organise jusqu’au 17 février 2019 une exposition hommage Í l’artiste plasticien tunisien Sadok Mejri disparu en 2017 sous l’intitulé de : « A Sadok. » Un hommage posthume Í un artiste de grand talent.
Et c’est Í travers 67 oeuvres assez récentes réalisées entre 2001 et 2017, que le public découvrira, Í coup sÍ»r, un peintre tunisien peu connu qui ne cherchait point une célébrité de pacotille bien qu’ayant travaillé durant des décennies en tant que décorateur et scénographe Í la Télévision Tunisienne, au théatre et au cinéma.
Les tableaux exposés ne laissent pas indifférent tellement les corps nus des femmes surprennent et enivrent par leur finesse, leur douceur et leur invitation au rêve. Il est vrai que le nu en tant que forme d’art a marqué la peinture européenne au vingtième siècle. L’image du corps humain a été recrée chez des dizaines et des dizaines d’artistes plasticiens Í travers la peinture et la sculpture.
Les oeuvres de Sadok Mejri sont en peinture Í l’huile, en pastel, en techniques mixtes, au crayon et au crayon pastel. Entre ombre et lumière, en noir et blanc ou en couleurs, les corps sont comme pris sur le vif ou posant nonchalants et rêveurs. Le monde est-il, alors, une femme ? Et selon le regard de l’artiste.
Ce dernier nous expose, en fait, sa vision de la vie, ses passions et ses rêves amoureux. Les rondeurs, les galbes des hanches et d’autres détails encore plus excitants sont offerts au regard du visiteur.Le désir est permanent. Mais d’un autre cÍ´té, y’a-t-il quelque part une accusation du voyeurisme ?
Sadok Mejri déclare-t-il l’état de bonheur permanent en peignant les corps des femmes dans tous leurs états et sous toutes les coutures ? Son exposition-rétrospective démonte les mécanismes des idées reçues et invite Í la méditation.
B.L.