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Un beau et surprenant voyage
Les deux plasticiennes d’origine américaine et tunisiennes de cœur : Jo Ann Morning et Rebecca Mann qui vivent sous nos cieux Í Hammamet la ville du jasmin et depuis belle lurette, exposent actuellement et jusqu’au 30 novembre Í la galerie Saladin, Í Sidi Bou Saͯd.
Elles y atterrissent Í nouveau après quelques années d’absence avec de nouveaux travaux o͹ la recherche est d’emblée annoncée. La délicatesse, la finesse, l’art et la passion ne séduisent pas seulement l’œil du visiteur. Ils le surprennent agréablement et tout simplement. Et on allait l’omettre, cette exposition ne porte pas de titre particulier. Doit-elle le porter ? Elle exprime plutÍ´t la liberté de peindre, de chercher et de créer des œuvres o͹ la composition sort de l’ordinaire. Un beau voyage pictural dans cette belle galerie accueillante et conviviale et un carnet de voyage que nous offre Í lire Jo Ann Morning par palette interposée et au travers de ses recherches continuelles.
Un voyage Í travers la Tunisie avec des scènes de viles et de villages, de Médinas, de Hammams avec leurs arÍ´mes particuliers et d’animation, comme celle d’un mariage Í Hammamet. L’artiste utilise des techniques mixtes, des monotypes, et du giclé retravaillé. Jo Ann Morning nous ramène des images et des scènes du Caire, Í Casablanca, Í Marrakech et jusqu’Í Cucuteni en Roumanie pour raconter un après-midi lÍ -bas, en Europe de l’Est. Et il est un détail chez la plasticienne : celui relatif Í une variation sur un thème si on ose ainsi l’appeler. Elle s’est plu, en effet, Í faire un exercice de style Í partir d’une œuvre originale qu’elle reprend autrement sur un autre tableau qui ne soit pas toujours du même format. Une création qui soit quelque peu différente de la première.
Quant aux tableaux de Rebecca Mann, ils sont en plusieurs formats et réalisés en technique mixte, en monotype, mais aussi en collage. Ils viennent représenter des silhouettes humaines, celles de femmes sous différentes attitudes. Des instants de pose, de calme et de volupté, mais également de « Blue Mood » des tempéraments et des attitudes de bonne ou de mauvaise humeur. L’univers des femmes est exprimé autrement par Rebecca Mann. Cette femme est la femme fleur, magicienne ou femme au nuage bleu. Et lÍ aussi, la plasticienne s’en va représenter des femmes « éclatées » qui vivent ici comme dans un autre univers onirique et de rêve.
Rebecca Mann voit-elle ainsi les êtres et les choses ? Elle nous surprend par ses représentations qui frÍ´lent le surréel. Elle atteint un nouveau palier de création qui lui permet de dire d’une autre manière ses sensations et ses impressions. Cela pourrait peut-être choquer.
Mais un artiste, ici plasticien, doit nécessairement savoir surprendre son spectateur par le truchement d’un travail personnel. Il doit inventer.
B.L.
Galerie Saladin ( Sidi Bou Said )
Toujours ouvert de 15h Í 20h. Les matins sur rendez-vous....