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S’affranchir des interdits et des préjugés
En cette fin d’après-midi du 14 décembre était inaugurée, Í l’Ambassade suisse Í Tunis, l’exposition d’arts plastiques placée sous le titre d’«Illuminations. » Une exposition originale qui réunit les travaux en peinture acrylique, en tissage et en installations, de quinze femmes au foyer de la région de Medenine qui étaient présentes Í l’occasion de ce vernissage.
Ces femmes ont réalisé d’excellents travaux, après avoir suivi un stage de formation artistique de huit mois encadrées par les formatrices, Mesdames : Sassia Kharchoufi, Houda Othmani et Amna Ghourabi. Les artistes peintres : Mme Najoua Abdelmaksoud, Mme Ahlem Megdich et M. Sami Klibi, ont été invités dans les ateliers avec comme cheffe d’équipe Mme Hafidha Lamine, présidente de l’Assocition artistique et culturelle Muse’Aͯque Í Medenine. Ce projet est d’ailleurs organisé par cette association dans le cadre du projet « Tarabot-Cohésion pour prévenir la violence » financé par la Coopération suisse et réalisé par la Commission nationale de lutte contre le terrorisme (CNLCT) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD.) Il s’agit d’aboutir Í une vision commune pour la participation citoyenne des femmes au niveau local.
D’ailleurs, le fil rouge a été celui du rapport de ces femmes Í la société, Í leur famille et Í leur rÍ´le en tant que femmes et citoyennes. Elles ont exprimé, Í travers leurs oeuvres, leur détermination Í « s’affranchir des interdits et des préjugés, Í cultiver leurs passions et Í choisir librement leurs loisirs, en vue de rompre avec les mentalités répressives », comme l’a souligné Mme Hafidha Lamine, présidente de l’Association Muse’aͯque lors du point de presse qui a avait précédé le vernissage de cette exposition peu commune.
Les oeuvres proprement dites sont celles de Mounira Ben Achour qui a imaginé « La Jazzia » hilalienne par le truchement d’une technique mixte, Faouzia Daghari, Í l’acrylique et au pastel, reproduit et reconstruit une photo dénichée sur Internet sous l’intitulé de : « Toi... » Et tout en s’adressant Í la femme. Quant Í Sassia Tayb, elle peint Í l’acrylique sur cuir et au pastel et exprime ainsi l’aspiration en partant de l’idée de la peau de l’agneau. Pour Hasna Slama, c’est un « Cri » qu’elle pousse Í travers l’intitulé de son tableau en techniques mixtes sur toile de jute.
Fayza Bribech est dans le vif du sujet, le « Militantisme.» Un tableau Í l’acrylique sur toile avec un collage en tissu. « La femme triomphe des « bastions » males pour avoir accès aux ksours. » De son cÍ´té, Samira Kharchoufi a réalisé un travail Í l’acrylique et au collage qu’elle intitule : « Ma chance. » Ou comment se battre pour acquérir sa chance dans la vie. Mabrouka Bouchelligua effectue une « Plongée » Í l’acrylique sur bois. Jazia Tissa et Í l’acrylique sur toile, donne le titre de : « Ma vie » Í son tableau qu’elle a réalisé avec minutie.
Rokaya Jaballah raconte dans « Manques » la cherté de la vie, Í l’acrylique sur toile. Naͯma Ghilène symbolise en techniques mixtes les générations. Et en techniques mixtes sur toile de jute, Fathia Bel Haj Rhouma effectue une variation sur le thème de la « Khomsa. » Saida Fradj exprime, de son cÍ´té, « La vie en rose » Í l’acrylique sur toile de jute. Pour sa part, Rim Slama met Í nue la « Harka » la migration clandestine, en techniques mixtes sur toile de jute. Souad Tayeb ne trouve pas mieux que de donner son propre prénom Í son tableau Í l’acrylique sur toile avec collage.
Un autoportrait ? Ou une autre manière de s’auto-représenter avec moult idées qui l’habitent ? Enfin, Saida Maͯz ne va pas plus loin que de « La porte de sa maison » qu’elle peint Í l’acrylique avec l’usage du collage. Une porte garnie de fleurs qui cache sa vie intérieure et qui ouvre sur l’extérieur. Une exposition insolite o͹ l’on rend hommage Í des femmes et Í leur créativité.
B.L.