L’espace du dedans-Livres d'artistes Exposition collective à la Galerie A. Gorgi, à Sidi Bou Saïd

Une exploration éclatée du bouquin

L’espace du dedans-Livres d'artistes : Exposition collective à la Galerie A. Gorgi, à Sidi Bou Saïd

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Une exploration éclatée du bouquin

Une quinzaine d’artistes plasticiens exposent actuellement et jusqu’au mois de mai à la Galerie A. Gorgi d’art contemporain, à Sidi Bou Saïd, sous l’intitulé de : « L’espace du dedans-Livres d’artistes. »

Faut-il aborder ce thème au premier ou au second degré ? Ces artistes réunis « explorent le livre dans toutes ses dimensions », comme nous le lisons dans l’introduction à l’exposition. C’est l’espace du dedans où ce groupe d’artistes plasticiens « nous livrent leurs intentions, leurs doutes et leurs voyages dans la matière ». Ils écrivent, chacun à sa manière, leur propre livre.

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Celui-là même qu’ils imaginent et créent autrement, allons-nous dire. Car, à partir de l’idée qu’un livre raconte ce qui se passe dans le for intérieur de son auteur, la conception du livre obéit, ici, aux médiums et matériaux utilisés dans l’art plastique et l’art moderne et contemporain, en particulier. Chez Rachida Amara, et dans « Etincelles 1 et 2 », de vieux bouquins sont perforés, avec un collage de morceaux de cuivre pour rendre hommage à la fonction première de la gravure.

Dans « La Traversée 1 et 2 », en gravure sur papier Arches, avec reliure à la main, Rachida Amara retrace la naissance d’une gravure et son développement à travers plusieurs morsures. Enfin, dans « Wasf al ghouyoum » (Description des nuages), il s’agit de textes et dessins perforés sur papier Arches et reliure à la main. Héla Ammar propose, de son côté, une installation sous le titre de : « Dites-le avec des fleurs. »

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Une autre installation est intitulée : « Avez-vous jamais fermé un livre ? » et une troisième en papiers et broderie porte le titre de : « Time capsule. » Et avec un travail sans titre, elle utilise une technique mixte sur livre ancien sur toile. Quant à Asma Ben Aissa, elle offre à voir une installation textile intitulée : « Chapitre inachevé. »

Pour sa part, Mohamed Ben Soltane propose des « Morceaux choisis », un coffret dans une édition de 100 exemplaires. Il expose également : « Green life » et « Blue allover », à l’acrylique sur toile. Ymen Berhouma expose une installation de dessin et livre qu’elle présente ainsi : « Je voudrais que la lecture de ce livre vous laisse l’impression d’avoir traversé un cauchemar voluptueux. »

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Meriem Bouderbala, en technique mixte et à travers deux œuvres exprime la sensibilité. Un troisième travail est dédié aux oiseaux en technique mixte sur tulle. Ferielle Doulain-Zouari installe des montagnes en câble électrique bleu, en fils verts et câble rouge. Hichem Driss expose un coffret contenant un livre en forme d’accordéon, sous le titre d’ « In to the fog. » Mohamed Amine Hamouda avec « Les disparus » récupère un livre-cahier sauvé des archives brûlées d’une ancienne agence de voyages disparue depuis fort longtemps.

Il utilise pour cela des pigments naturels et la technique mixte. Feryel Lakhdar nous offre des « Idées pressées » en plexiglas et papier. Et à propos de son travail, elle dit : « Avec ses allures de Presse-livre, mon travail joue sur des mots qui permettent d’évoquer à la fois la manière dont l’artiste tente d’exprimer le suc d’une pensée et la fatalité pour lui de courir après le temps…Les idées n’attendent pas. » Héla Lamine, pour sa part, en technique mixte, élabore « un cahier d’automne ou Lettre d’amour à un arbre. »

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Aymen Mbarki expose sur des feuilles jaunies des figures à peine suggérées à l’encre et crayon sur cahier et à l’encre sur papier et intitulés : « A mi-chemin. » Des dessins « qui captent l’instant, pleins d’angoisse et d’excitation, comme il les définit lui-même, dans lesquels l’artiste s’apprête à créer son œuvre. » Le photographe d’art Douraid Souissi propose six travaux sans titre, en édition limitée à cinq tirages, dans des univers où le livre n’est pas en reste.

Enfin, Najah Zarbout propose « Wave 1 et 2 », deux installations de papier sous plexiglas, découpage et lacération et un triptyque intitulé : « Terre et mer. » Elle y parle de l’insularité, du rapport entre la mer et le continent et de l’isolement. Une exposition qui mérite le déplacement.




B.L.