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Un film poignant et touchant.
Une projection de presse de « L’homme qui a vendu sa peau » le nouveau long-métrage de Kaouther Beb Henia nommé pour l’Oscar du meilleur film étranger a eu lieu aujourd’hui 30 mars à la salle « 350 » à la Cité de la Culture. Une œuvre universelle.
Ce film se démarque de toutes les œuvres précédentes de la réalisatrice Kaouther Ben Henia. Le thème est des plus originaux qui met de côté le déjà vu et entendu. Il s’agit de celui de Sam Ali, un réfugié syrien au Liban qui voudrait partir en Europe avec sa dulcinée et fuir la guerre dans son pays. Mais comment va-t-il faire pour obtenir le fameux visa Schengen ? Le trésor tant convoité.
Il acceptera la proposition d’un artiste plasticien qui va lui tatouer le dos avec une représentation du visa Schengen. Un clin d’œil à la fois dramatique et quelque peu ironique de la réalisatrice. Cette solution inimaginable lui permettra d’avoir un visa. Cela ne sera pas de tout repos pour lui. Au niveau du traitement filmique, une narration tient compte des ellipses et des flash-back.
Les gros plans viennent insister sur la tristesse, la joie, mais aussi sur la recherche du bonheur. Sam est-il devenu un « esclave » ? Dans la mesure où il exposera son dos tatoué dans un musée d’art moderne ! Mais faut-il revenir sur le titre du film ? Car son titre en arabe parle de dos, alors que dans le titre en français, il s’agit de peau. La peau est plus significative ici pour mieux mettre l’histoire dans son contexte et privilégier le côté humain de l’histoire.
Un film qui donne à méditer sur la liberté de soi, sur les frontières et la mondialisation. Aujourd’hui, des milliers de jeunes des pays du sud de la Méditerranée choisissent de prendre la mer clandestinement sur des embarcations de fortune pour atteindre l’Europe avec tous les risques d’une mort annoncée.
Le thème du film de Kaouther Ben Henia est universel. Il propose une autre solution. Mais le prix de la liberté reste impossible à évaluer. Un film poignant et touchant avec un jeu subtil et fort des comédiens.
B.L.