« Tahrir » de Stefano Savona : Raconter autrement la révolution égyptienne

Le long-métrage documentaire : « Tahrir-Place de la Libération » », du réalisateur italien Stefano Savona a été projeté le 22 février 2012 �

« Tahrir » de Stefano Savona : Raconter autrement la révolution égyptienne

Le long-métrage documentaire : « Tahrir-Place de la Libération » », du réalisateur italien Stefano Savona a été projeté le 22 février 2012 Í  la salle Hannibal, Í  El Manar, dans le cadre du ciné-club d’« AfricArt ». Un film poignant, qui nous met au cœur de la révolution du peuple égyptien, en janvier-février 2011.

Et c’est une chronique qui se situe hors des sentiers battus de la narration cinématographique, que choisit de nous fournir le réalisateur italien. Tout se passe sur la Place « Tahrir », qui venait bien porter son nom de libération, Í  l’occasion de ce grand soulèvement populaire d’un peuple trahi durant trente années. Cela commence au sixième jour du déclenchement de la révolution égyptienne contre la dictature de l’ancien président Moubarak et jusqu’Í  la chute de ce dernier, en abdiquant. Ce n’est point un reportage classique, comparable Í  celui d’un reportage télévisé.

Les personnages, savamment choisis par Stefano Savona, ne regardent pas la caméra. Ils sont dans leur révolution, si on ose l’exprimer ainsi. Ils crient, chantent et dansent, ce qui est le propre de ce peuple extraordinaire. Ils discutent entre eux aussi, nonobstant leurs croyances et leurs courants politiques. Ils défient l’armée et les forces de sécurité répressives. Le film ne nous fait pas un étalage des morts et des blessées, ne serait-ce que pour montrer quelques uns d’entre eux, après la bataille.

Et c’est comme si le réalisateur venait filmer les Í -cÍ´tés d’une révolution. Pourquoi ? Parce qu’il avait pris un microcosme d’individus pour en faire un macrocosme ; dans la mesure o͹ ces gens-lÍ  représentent plusieurs franges du peuple égyptien qui s’étaient déplacés de partout pour atterrir Í  la Place Tahrir. Ils sont très différents les uns des autres dans leurs pensées et leur conception de la révolution.
Mais ce qui les unit est le pays : l’Egypte auquel ils appartiennent tous. Mais la révolution a-t-elle réussi ; dans la mesure o͹ c’est l’armée qui avait succédé Í  Moubarak. La fin est bien indiquée, Í  travers une pancarte dressée par les manifestants. Mais le film  continue, car les questionnements sur la réussite ou non de cette révolution, fusaient chez des sit-inneurs. Ils ne voulaient pas quitter les lieux, tout reste ouvert sur l’avenir. Le générique est lancé. Le débat s’ouvrait sur une œuvre singulière et intelligemment conçue, mais qui n’avait pas fait l’unanimité chez le public présent.



B.L.