Exposition de Nabil Sami Í  la galerie Saladin

Résidant Í  Paris depuis plus de dix ans, le plasticien tunisien Nabil Sami retourne au bercail Í  l’occasion de son exposition qu’accueille

Exposition de Nabil Sami Í  la galerie Saladin

Quand le silence crie sa présence

Résidant Í  Paris depuis plus de dix ans, le plasticien tunisien Nabil Sami retourne au bercail Í  l’occasion de son exposition qu’accueille la galerie Saladin Í  Sidi Bou Saͯd, jusqu’au 8 mai. Un retour du moins surprenant.

Entre tableaux et sculptures, cet artiste rÍ´dé aux arts du spectacle et aux arts plastiques « explose » Í  travers ses œuvres. Il nous invite Í  voir ses travaux en toute quiétude qui ne sont pas sans rappeler des situations vécues par la Tunisie depuis la révolution. Et ce sont, en fait, des séries de tableaux réalisés en techniques mixtes. Les visages et les têtes humaines y font légion. Des « visages révolutionnaires », comme le titre de trois séries de tableaux et une variation sur le thème des mouvements et des expressions des visages. Et « Pour faire un monde », notre artiste chevronné et créatif rassemble six têtes sur un même tableau et qui sont présentés en bas-relief.

 Les formes peintes semblent être sorties du tableau pour s’en détacher et y rester Í  la fois ! Le travail de Nabil Sami amène Í  toutes les réflexions imaginables ou non. Le travail, sinon la douce folie artistique du plasticien n’est-il pas de surprendre et de prendre le spectateur au dépourvu ? C’est sa manière Í  lui de raconter et de réfléchir son quotidien, pas toujours beau Í  voir, ni serein. Le cri du silence se traduit dans un travail rassemblant quinze petits tableaux. Et lÍ  encore, les objets ou les êtres humains ou animaux voudraient quitter la toile, car ils la percent. C’est l’explosion d’un long silence. Entre peinture et bas –reliefs le renvoi vers l’absurdité du quotidien est évident.

Les sculptures, quant Í  elles, semblent être encore plus proches des effets de la révolution tunisienne et des révolutions arabes dénommées « le printemps arabe. » C’est également »la poignée de la révolution », comme l’indique le titre d’une sculpture en résine. Une exposition qui vaut absolument le déplacement. Cette exposition a démarré le 22 avril et son vernissage est prévu pour le 26 Í  partir de 17 heures. Alors, courez-voir !

B.L.