
Le mythe d’Icare revisité
L’artiste-photographe Nicène Kossentini expose ses travaux jusqu’au 28 décembre chez Selma Feriani Gallery, Í Sidi Bou Saͯd sous le thème de : « L’envol du papillon ou le mythe d’Icare revisité. » Un voyage entre le réel et le rêve.
La rencontre entre l’artiste et le papillon se situe en filigrane et Í travers les photos, mais aussi, les vidéos et les sculptures, voire-même les installations. Dans cette galerie d’art contemporain, l’art moderne s’installe avec une variation sur le thème de l’envol et de la liberté. La rencontre avait bien eu lieu entre Nicène Kossentini et un papillon qui avait trouvé refuge chez elle, mais qui avait disparu. Elle l’avait trouvé sans vie chez elle, quelques jours après. Cette visite du papillon lui a donc inspiré cette exposition comprenant des séries de photos sans titre et en noir et blanc.
Il s’agit de la série « Envol » o͹ le papillon est le centre d’intérêt. La brume pourrait faire croire que la photo est floue. Une suite de mouvements dans l’espace et le temps. Le mythe d’Icare est revisité Í partir de l’envol du papillon. Quant aux vidéos, celle insonore porte Í croire qu’il s’agit d’un battement d’ailes. Quant Í celle sonore, elle représente une agitation figée. Le paradoxe saute aux yeux. Mais il s’agit de l’histoire du papillon retrouvé mort. Et c’est comme si le temps s’était arrêté au moment du départ du papillon, si bien que les vagues qui font un va-et-vient n’ont plus de sens, car elles sont devenus répétitives Í souhait.
Et dans la série «The City in the sky » (La cité dans le ciel), nous prenons un autre envol, o͹ le ciel se confond Í la terre, si bien qu’on peut voir les gratte-ciel du Bahrein, sans prendre la peine de lever la tête. Un véritable et beau trompe-l’œil. L’exposition comprend également une installation avec une grande sculpture en résine translucide de l’aile d’un papillon et juste au fond un écran diffuse une image blanche. On s’y approche et le premier article de la Déclaration universelle des droits de l’Homme écrit en anglais devient Í peine lisible.
Les réflexions simples ou mêmes philosophiques ne sont pas Í écarter. Elles s’imposent d’elles-mêmes Í partir de cette belle exposition qui mérite le déplacement.
B.L.