
Yasmine Azayez est une jeune violoniste hors pair que l’on a vu jouer sur les plus belles scènes du monde avec les plus grands artistes et musiciens. Belle, fraÍ®che et passionnée, elle a toujours cette attitude calme et timide qui cache une jeune femme pleine d’enthousiasme et d’ambition. Ce prodige tunisien a parcouru le monde entier avec son violon et a ébahi tous ceux qui ont pu entendre sa musique. Elle est musicienne, compositrice, chanteuse et maintenant actrice dans le nouveau film tunisien réalisé par Nada Mezni Hefaiedh « Hekayet tounsya ».
Jet Set Magazine l’a rencontrée Í l’occasion de la promo du film.
Jet Set : On sait que votre mère vous a acheté votre premier violon Í l’age de 4 ans, vous avez adhéré tout de suite Í cet instrument ?
Au début, je préférais aller jouer avec mes amis, mais petit Í petit, j’ai commencé Í adorer le violon.
Jet Set : Vous avez commencé seule ou avec des professeurs de musique ?
J’ai eu des professeurs depuis le début.
Jet Set : C’était en Tunisie ?
Non, c’était Í Londres.
Jet Set : Qui vous a transmis l’amour du violon ?
Au début, mes profs puis avec le temps, quand j’ai commencé Í jouer devant un public, je suis devenue accro au violon, Í la musique… J’adorais jouer, chanter depuis toute petite.
Jet Set : Vous avez choisi des études de musique ?
A 8 ans, j’ai obtenu une bourse pour étudier dans un lycée londonien et j’y suis restée jusqu’Í l’age de 18 ans. Puis j’ai eu mon baccalauréat tout en étudiant la musique et le violon plus précisément. Je dois dire que mes journées étaient très longues. Ensuite, je suis allée étudier Í Boston o͹ je viens de terminer mon Bachelor of Music, un diplÍ´me dont je suis très fière. J’ai aussi obtenu les félicitations du jury 2 fois.
Jet Set : Comment est la vie d’une virtuose ?
Comme je vous l’ai dit, au début c’était difficile, je n’ai pas eu une vie ordinaire comme la plupart des petites filles… Jusqu’Í mes 18 ans, ma routine était de m’exercer tous les jours pendant des heures. Maintenant, avec l’expérience et la diversité de mes activités et des mes centres d’intérêt, ma vie est plus mouvementée, je dois m’organiser, tout planifier pour réussir Í tout faire.
Jet Set : Vous êtes passée du classique Í d’autres genres de musique, comment s’est faite cette transition ?
A 13 ans, j’ai dit Í ma mère que je voulais acheter une guitare, explorer d’autres registres, puis j’ai commencé Í écrire des chansons toute seule dans mon coin et Í l’age de 19 ans, j’ai rencontré Cory Pesaturo, un talentueux accordéoniste qui a joué devant Bill Clinton Í la Maison blanche quand il n’avait que 13 ans. C’est un musicien exceptionnel qui a eu plusieurs fois le prix du meilleur accordéoniste au monde. Une fois, j’ai joué une petite impro devant lui, c’est lÍ qu’il m’a dit qu’il voulait travailler avec moi. Je lui ai fait écouter ma musique pop, ça lui a vraiment plu et il m’a proposé de jouer cette musique sur scène. C’est comme ça que l’aventure a commencé. On a joué très souvent ensemble, notamment en Californie, au Québec, en Tunisie, Í Boston Providence…
Maintenant, on prépare un CD qui sortira bientÍ´t avec Yasmine Azayez et Cory Pesaturo. Il y aura notre musique gypsy, jazz et on va continuer avec ma musique.
Jet Set : C’est vous qui composez ?
Oui, c’est moi.
Jet Set : Vous composez quel genre de musique ? La commerciale que tout le monde peut entendre ou celle faite pour les vrais mélomanes ?
Je compose beaucoup de styles de musique, comme celle du film « Hekayet Tounsya » dans lequel je joue.
Jet Set : C’est la première fois que vous composez la musique d’un film ?
Oui, c’est un genre un peu classique avec des violons, des violoncelles... J’y ai mis un peu d’oriental pour ce qui est de la musique d’ambiance pour les scènes de restos, de sorties… J’ai aussi écrit une musique avant-gardiste que j’ai jouée Í Boston, et aussi une musique pop Í ma sauce.
Jet Set : Comment on vous a proposé de composer la musique d’un film puis d’y jouer un rÍ´le ?
Au début, la réalisatrice du film, Nada Mezni Hefaiedh, m’a contactée pour que j’écrive la musique. On a pris rendez-vous, elle m’a parlé un peu du film, elle m’a montré le scénario et j’ai tout de suite été emballée.
Jet Set : Vous avez écrit la musique après le montage ?
Oui, j’ai écrit sur image par rapport au premier montage, c’est un peu ce qu’on pourrait appeler une musique Í la carte.
Jet Set : Et pour le rÍ´le dans le film ?
Pendant le même rendez-vous, elle m’a regardée et m’a demandé si j’avais envie d’y jouer. J’ai été surprise par cette proposition vu que je n’avais jamais joué auparavant, j’ai hésité un peu puis je me suis dit que c’est une nouvelle expérience qui pourrait enrichir mon cÍ´té artistique. Je remercie énormément Nada pour cette opportunité.
Jet Set : Comment ça s’est passé une fois devant la caméra ?
Plusieurs personnes m’ont posé la question, les gens me voient comme une fille timide, près de ses souliers, on me reproche parfois de trop réfléchir avant de parler mais devant la caméra ou sur scène, on voit une tout autre personne.
Je dois dire qu’au début j’étais un peu timide, je me suis retrouvée avec des acteurs expérimentés et j’ai dÍ» faire un travail sur moi-même, j’ai repris confiance et ça s’est bien passé. Je suis quand même habituée Í être sur scène devant un grand public, je me suis mise dans le même état d’esprit et j’ai fait ce que j’avais Í faire avec plaisir et l’envie de réussir dès la première prise.Jet Set : Comment s’est passé le travail avec les musiciens ?
Ça a été très difficile. On a commencé l’enregistrement pendant la révolution, avec les contraintes du couvre-feu et la peur au ventre. C’était compliqué de rassembler tous les musiciens, les techniciens… Mais je suis persuadée que s’il n’y avait pas eu la révolution, la musique aurait été différente, et je suis fière de ce qu’on a fait. On pourrait penser que c’était difficile parce que je suis une femme, de surcroÍ®t moins agée que la plupart des musiciens, mais ils ont tous été formidables. J’avais travaillé avec eux auparavant Í l’occasion de quelques spectacles, donc on se connaissait tous plus ou moins.
Il faut dire aussi que j’ai joué moi-même plusieurs morceaux dans le film. Quand on n’avait plus le temps d’appeler des musiciens, j’enregistrais plusieurs morceaux avec deux autres violonistes, morceaux qu’on montait par la suite pour donner l’illusion d’avoir tout un orchestre. J’ai aussi chanté presque toutes les chansons du film.
Jet Set : Alors parlons du chant.
Au conservatoire, il fallait chanter le solfège, donc depuis toute petite, je savais que j’avais une voix. De plus, j’ai toujours adoré chanter.
Jet Set : Vous avez écrit la musique et les paroles ?
Oui, j’ai tout écrit et tout chanté.
Jet Set : Vous pensez Í une carrière de chanteuse ?
Je ne laisserai jamais tomber le violon, j’adore faire les deux. Avec Cory Pesaturo, on va réaliser l’album avec moi au violon et au chant, je ne veux pas faire l’un sans l’autre.
Jet Set : Et vous pensez Í une carrière d’actrice ?
J’ai adoré jouer, donc pourquoi pas? Mais je l’ai dit, je ne peux pas abandonner la musique, je suis musicienne avant tout. Alors, si je peux faire le tout en même temps ça serait l’idéal.Jet Set : Vous restez en Tunisie ou vous repartez vivre Í l’étranger ?
Tout est encore flou, j’ai mon Master Í finir aux Etats-Unis, mais j’ai aussi énormément de projets en vue : le CD avec Cory Pesaturo, je fais aussi partie du groupe Love a Bad avec qui j’ai joué Í Paris et Í Amsterdam, je vais aussi sortir un album de violon en solo… Ça dépend de tout ça, je ne peux pas continuer mes études et réaliser ces projets en même temps, je suis quelqu’un de perfectionniste et j’aime bien donner le maximum Í chaque fois. Je me verrais bien vivre en Tunisie, près de ma famille et de mes amis.
Jet Set : Préférez-vous un genre de musique plutÍ´t qu’un autre ?
Non, j’adore composer et jouer tous les genres. D’ailleurs, dans le film, il y a plusieurs nuances de musique, mais toute la musique que je compose c’est moi, c’est Yasmine Azayez.
Jet Set : Les notes de la musique classique sont complètement différentes de la musique orientale, avez-vous une préférence ?
Il est vrai qu’il faut avoir l’oreille pour pouvoir jouer les deux, mais j’essaie toujours de mettre ma touche personnelle pour que ce soit unique. On reconnaÍ®t mon empreinte dans tout ce que je fais.
O͹ et Í quel moment vous êtes-vous senti la plus heureuse ?
Il y a beaucoup de moments mais il y en a un que j’aimerais évoquer : Í l’age de 15 ans, j’ai joué pour la première fois Í l’Acropolium de Carthage et mon défunt grand-père était au premier rang. Le fait de le voir devant moi m’a énormément touchée.
Es-tu un peu jet-setteuse ?
J’aime les belles choses, mais je n’aime pas trop sortir en boÍ®te, la musique trop forte me dérange.
Le principal trait de votre caractère ?
Bizarre et marrante.
Celui dont vous êtes le moins fière?
Impatiente.
La qualité que vous préférez chez un homme ?
La patience.
La qualité que vous préférez chez une femme ?
Qu’elle soit marrante.
Quelle est votre plus grande peur ?
Les gros poissons.
Qu’est-ce qui vous exaspère chez les autres ?
L’hypocrisie.
Qu’appréciez-vous chez vos amis ?
Leur honnêteté.
Quel est le comble de la misère ?
Quand on ne peut plus faire ce qu’on aime.
Quel est le comble de la bêtise ?
George Bush.
Si vous étiez un sens ?
Le sixième sens.
Si vous étiez une saison ?
L’automne.
Si vous étiez un pays ?
Les pays méditerranéens.
Si vous étiez un lieu de vacances ?
Les ͮles grecques.
Si vous étiez un moyen de transport ?
Un hélicoptère
Si vous étiez une soirée idéale ?
Seule avec tous mes logiciels pour composer. Ou bien une soirée entre amis dans la rue, comme en Turquie.
Si vous étiez un animal ?
Je suis l’animal Yasmine Azyaez (rire).
Si vous étiez une couleur ?
Le rouge.
Si vous étiez la pièce d'une maison ?
Le balcon.
Si vous étiez un plat ?
Un buffet o͹ il y aurait tout.
Si vous étiez une partie du corps ?
Les cils et le nez.
Si vous étiez une danse ?
Le flamenco.
Si vous étiez un instrument de musique ?
Le violoncelle.
Si vous étiez une époque ?
Le dadaͯsme.
Si vous étiez un livre ?
Un livre d’art.
Si vous étiez un film ?
True Romance et Pulp Fiction.
Si vous étiez un péché ?
L’envie.
Quel défaut doit avoir un homme pour vous plaire ?
Un homme qui dit ce qu’il pense tout le temps.
Comment vous voyez-vous dans 20 ans ?
J’ai envie d’être connue, de partager ma passion avec tout le monde et après, peut-être, d’avoir des enfants.