Le spectacle donné le 20 octobre au Palais Ennejma Ezzahra, à Sidi Bou Saïd, dans le cadre de « Mûsiqât » par la chanteuse portugaise Maria Ana Bobone, spécialiste du Fado, le chant populaire du Portugal, a été une réussite totale.
Le nombreux et fidèle public a passé, en effet, plus d’une heure en voyageant à travers les différentes formes du Fado, une musique qui voyage. La performance de la chanteuse à la voix belle et forte, est celle d’une artiste qui maîtrise aisément son sujet, accompagnée par trois musiciens très talentueux : deux guitaristes et un contrebassiste. On redécouvrait ce genre musical assez « difficile » au préalable, qui s’est avéré des plus populaires pour chanter à satiété et même danser. Du Fado traditionnel, on passait tout doucement à celui classique, puis à celui moderne qui épouse les sonorités jazzy. Pour cela, Maria Ana Bobone est allée s’accompagner au piano à l‘autre bout de la scène. Un vrai régal, inattendu pour la plupart des spectateurs présents. Beaucoup d’émotions, d’histoires d’amour et de désamour étaient évoquées, non seulement dans la version au piano du Fado, mais aussi dans les autres versions anciennes et nouvelles.
Maria Ana Bobone expliquait en langue française le thème des chansons qu’elle interprétait. Un beau voyage musical pour redécouvrir le Fado et s’en régaler par-dessus tout. Maria Ana Bobone est d’ailleurs considérée comme « l’une des meilleures « fadistas » de sa génération. » Elle a su emporter son public avec des morceaux du Fado portugais, mais aussi celui qu’on chante au Brésil. Elle a, en plus, clos son concert avec une belle œuvre d’Amalia Rodriguez, l’éternelle chanteuse de Fado. Ce dernier s’invitait à Sidi Bou Saïd en une belle soirée fraîche. On en redemande.
B.L.