
Le saxo magique et la voix enchanteresse
Un grand public était au rendez-vous le 10 avril au Palais des congrès, Í Tunis, Í la soirée d’ouverture de la dixième édition de Jazz Í Carthage. A nouvelle édition, nouvelle salle et au centre-ville. Le franco-tunisien Yassine Boularès et la franco- camerounaise Irma, ont meublé magistralement les deux parties du spectacle.
Ce dernier a démarré avec un léger retard et les spectateurs discutaient encore, alors que le trio formé par Yassine Boularès, au saxophone, Simon Tailleu, Í la contrebasse et Cedrick Bec, Í la batterie, jouait et improvisait. Yassine, très heureux de jouer dans son pays d’origine, comme il l’a lui-même déclaré, a choisi de garder un rythme plutÍ´t lent pour sa prestation. La musique qu’il joue, invente et défend se situe au carrefour de plusieurs genres et tendances, Í son image de musicien tuniso-français, qui vit, travaille Í New-York et puise éperdument de la musique arabe, andalouse, occidentale et africaine. Ce n’est point un melting-pot, mais une manière intelligente de donner un nouveau souffle Í ces musiques que Yassine Boularès affectionne le plus. Chacun des spectateurs semblait se retrouver dans le programme musical proposé par Yassine.
Les sons et les mélodies sont parfois connus. Ils venaient bercer l’auditoire et le faisait entrer dans une atmosphère douce, mélancolique et qui ne tardait pas Í prendre des rythmes plus forts. Le saxophone résonnait et les œuvres jouées sont dans leur majorité des compositions de Yassine et de ses musiciens. Puis, la seconde partie suivait, après une bonne pause. Irma, la douce, était sur sène. Musicienne et chanteuse, elle jouait Í la guitare et faisait introduire son public dans un ambiance dynamique et très rythmée. On remarquait la présence de jeunes et de teenagers, quand ces derniers reprenaient en véritables choristes, des chansons actuelles et Í succès. Irma avait choisi, d’ailleurs, de s’y arrêter le plus et la mettait plus Í l’aise. Elle défiait son petit trac. Le jeu de lumières magiques et l’atmosphère électrisante avaient totalement changé la configuration du plateau précédent.
Aux antipodes des genres musicaux et des atmosphères, les deux parties du spectacle d’ouverture de Jazz Í Carthage 2015, ont transformé la salle du palais des congrès, Í Tunis, en une véritable arène musicale, pour pallier également Í l’absence de vraies salles de spetacles dans la capitale.
B.L.