Sur nos écrans : Le cinéma tunisien dans tous ses états

Le cinéma tunisien dans tous ses états Plusieurs films tunisiens sont sortis dernièrement, d’autres sortiront la semaine prochaine. Il ne faud

Sur nos écrans : Le cinéma tunisien dans tous ses états

Le cinéma tunisien dans tous ses états

Plusieurs films tunisiens sont sortis dernièrement, d’autres sortiront la semaine prochaine. Il ne faudra donc pas rater de voir ces nouvelles productions qui se succèdent, se relaient et s’affichent simultanément dans nos salles obscures.

Ainsi, « El Ziara » de Naoufel Saheb Ettaba est sorti depuis le 23 février Í  « Ciné Mad’Art Carthage » et y sera Í  l’écran jusqu’au 1er mars. Il réunit : Ghazi Zaghbani, Slah Mosbah, Nadia Ouali, Manel Abdelkoui, feu Lotfi Dziri et Slah Msaddak. Ce film raconte l’histoire de Youssef qui mène une vie solitaire et rangée. La rencontre fortuite avec une jeune fille intrigante devant une maison mystérieuse réveille en lui les images confuses d’un drame familial passé. Avec seulement de vieilles photos et des bribes de souvenirs, il se lance dans une recherche Í  l’issue incertaine. Ce film vient de recevoir le prix spécial du jury Í  la 4è Rencontre des réalisateurs tunisiens qui a eu lieu du 18 au 22 février.

Quant Í  « Bidoun 2 », le quatrième long-métrage de Jilani Saadi, qui était le seul long-métrage tunisien en compétition aux dernières JCC et qui a déconcerté et surpris ses spectateurs : ils n’y ont rien compris, vient de sortir au « Rio » et Í  « Ciné-Mad’Art Carthage. » Sarah Hannachi y donne la réplique Í  Majd Mastoura. Il s’agit de l’histoire de deux jeunes errants : Aida et Abdou qui se rencontrent une nuit par hasard. Leur routes vont se croiser et se décroiser, jusqu’Í  partager leur mal-être. 

« Bidoun 2 » raconte autrement les effets de la révolution tunisienne sur le réalisateur qui joue d’ailleurs dans son propre film. Mais la manière de filmer presque Í  l’envers et de traiter l’histoire donne plus d’intrigue et d’interprétations philosophiques et surréalistes Í  cette œuvre. Un film d’une débordante étrangeté, qui rompt avec la trilogie qui l’avait précédée. Cela donne Í  réfléchir.

D’un autre cÍ´té, « Horra » (Libre) de Moez Kamoun, sortira Í  partir du 11 mars dans quatre salles : « Le Rio », « L’Alhambra », Í  la Marsa, « Amilcar », Í  El Manar 1 et « Métropole », Í  Menzel Bourguiba. C’est l’histoire de Karim qui vient de perdre son père et qui se retrouve seul face Í  sa mère. Cette dernière qui es communiste depuis les années soixante, décidera de renouer avec ses anciennes amitiés. Au milieu de ce bouleversement, Karim se découvre une attirance pour une femme mÍ»re dont il fera la connaissance. Mère de famille, elle est victime de violences conjugales. Une liaison cachée s’installera entre eux et deviendra, au fil du temps, intense et dangereuse. Tout se complique jusqu’Í  la dernière nuit o͹ lors de retrouvailles avec des copains, le temps d’une soirée un peu trop festive, tout bascule dans le drame. Le film filtre des messages et des clins d’œil sur la liberté de la femme et sur sa volonté d’agir Í  son gré. Le casting, d’un autre cÍ´té, n’accroche pas et nous laisse sur notre faim, car le jeu des acteurs y est trop mou. 

Faut-il rappeler que devant le manque actuel et flagrant de salles, cela fait que nos films doivent  attendre leur tour pour y être programmés. Si bien qu’il arrive que l’on se retrouve avec au moins quatre longs-métrages sur nos écrans. Une première pour le public, nos exploitants et nos distributeurs. Car, Í  mesure qu’un film tunisien reste en seconde semaine, un autre film le rejoint dans une salle Í  cÍ´té. Une situation Í  la fois anachronique et surréaliste, sachant que l’on ne dispose pas encore d’une industrie cinématographique proprement dite. Nous produisons des images, tout en concrétisant le rêve de produire des films. A méditer.
B.L.