Jetset Magazine  a vu pour vous  Martyr  la nouvelle pièce de Fadhel Jaibii

Voir d’amères réalités en face, Il y avait un public assez nombreux en cet après- midi du 25 décembre à la salle du « 4è Art » à Tuni

« Jetset Magazine » a vu pour vous « Martyr », la nouvelle pièce de Fadhel  Jaïbi

Voir d’amères réalités en face

Il y avait un public assez nombreux en cet après- midi du 25 décembre à la salle du « 4è Art » à Tunis à l’occasion de la représentation en première de « Martyr », la nouvelle pièce de Fadhel Jaïbi.

Produite par le Théâtre National Tunisien et adaptée de l’œuvre de l’auteur dramatique allemand Marius Von Mayenburg, cette pièce colle parfaitement aux problèmes inhérents aux dangers nés de la radicalisation et de l’extrémisme religieux que connaissent la Tunisie et particulièrement ses jeunes. L’histoire se passe en Allemagne et évoque l’extrémisme religieux au sein d’une société catholique.

Et une fois n’est peut-être pas coutume, Fadhel Jaibi raconte et soulève indirectement des problèmes épineux de la Tunisie actuelle, à partir d’un texte allemand. Car l’extrémisme existe dans toutes les religions monothéistes. Les comédiens du Jeune Théâtre National Tunisien 2020, ont excellé dans leur jeu pathétique dans une mise en scène « chassé-croisé » entre le bien et le mal.

Le jeune Benjamin est auto-séquestré dans les abysses du discours théologique. Durant la séance d’éducation physique à l’école, durant la première scène de la pièce, il refuse d’y participer, ne voulant point se mettre en tenue de sport. Le sacré, son remède existentiel, ne le lui permet pas. Le combat sera continuel entre lui, ses camarades et ses professeurs.

Le ton de ce travail théâtral est lugubre, cela s’entend. La lumière tamisée vient-elle le prouver ? Le rythme varie entre la lenteur, la tristesse, la joie et l’humour, à petite dose. Durant près de deux heures, le spectateur est au cœur de réalités amères, qui le secouent de jour en jour, comme sait l’exprimer le théâtre de Fadhel Jaïbi dans ses précédentes pièces.

« Une Tunisie en plein bouleversements confrontée à ses propres démons », tel que défini dans le texte de présentation de la pièce par Jaïbi lui-même. Mais qui est le martyr dans cette pièce ? Serait-ce le personnage principal de Benjamin ? Ou tout son entourage, victime de l’acharnement de ce dernier ?

B.L.