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Un confinement artistiquement utile
C’est une grande exposition qui se tient jusqu’au 20 décembre prochain à B7L9 Art Station à Bhar Lazreg sur la route de la Marsa. Elle a été réalisée dans le cadre du projet « Culture Solidaire » instauré par la Fondation Kamel Lazaar.
Elle rassemble les travaux de plusieurs artistes tunisiens réalisés durant la période de confinement général qu’a vécu la Tunisie. Une occasion idoine pour redynamiser la création artistique afin de « capturer le sens, abolir le désarroi et retrouver le chemin de l’imaginaire », comme il est dit dans le texte de présentation de la manifestation.
Le visiteur est d’ailleurs agréablement surpris par ce lieu convivial de culture, solidaire, ici, où le confinement aura été utile pour une meilleure création multiple. L’espace est « submergé » par des créations en plusieurs expressions plastiques. Ferdaws Chamekh et sous l’intitulé de : « Dans la peau de ma maison » utilise la terre comme matière première pour réaliser des pièces qui portent les traces d’une rencontre. Cela donne lieu à une installation.
Quant à Ilyes Messaoudi, il nous propose « Les nuits confinées de Shéhérazade » à travers plusieurs toiles didactiques et divertissantes. Wadi Mhiri, de son côté, et sous le titre de : « Moi et mon autre moi », expose des photos d’un confinement obligé, lui qui a toujours détesté être seul. Son image est déformée par les multiples reflets, crée l’illusion d’autres moi…Mouïn Moumni avec « Bapilone : pour une quête d’un monde parallèle », se balade entre intérieur et extérieur en commençant par sortir de lui-même.
Férielle Doulain Zouari, artiste franco-tunisienne, effectue « Un pas vers l’après » en matérialisant sur un mur de textes, d’images, de photos et de sons les liens tissés entre les œuvres et les artistes. Quant à Asma Ben Aissa, et avec « Paysages imaginaires », elle utilise le textile comme outil et support de travail avec sa propre vision des fluctuations de paysages fixés sur des supports par un apport plastique réfléchi.
Sofia Guerfal et Helmi Bouteraa proposent un « Portrait de famille » en temps de confinement à travers une vidéo. Ghassen Chraifa propose des « Fragments », des vidéos et photos intuitives dans différents formats et supports. Alia Sellami, l’artiste multidisciplinaire, expose le projet « Pausa. » Il s’agit de textes séparés qu’elle a reçus de ses amis du monde entier sur Facebook. Elle propose « Silenzio », un texte qu’elle a reçu de Wafa Khlif et pour lequel elle a crée une œuvre musicale portant le même titre.
Sbai Gnaoui expose « Fatras » (Gorbej) sous le signe de la création et de la préservation de la planète en utilisant des objets électroniques usagés, des jouets cassés et des matériaux abandonnés pour créer des sculptures, transformant le fatras en œuvre d’art. Othman Sekmi, auteur-illustrateur de bandes dessinées et graphiste, dresse un abécédaire du Covid-19 avec une lecture personnelle de l’actualité à travers plusieurs dessins inspirés des vieux livres pour enfants.
Enfin, le collectif artistique « Jinn » formé par : Aroussi Tabbena, Zaineb Ben Hammouda et Zina Sayari, expose en bande dessinée et dérivés des histoires en dialectal tunisien. Une belle expo qui mérite le déplacement.