Le Bauhaus sous un regard et une conception tunisienne
Célébrant les 100 ans de création du Bauhaus, (La maison du batir », un mouvement artistique révolutionnaire né en Allemagne au lendemain de la seconde guerre mondiale, le Goethe Institut de Tunis organise depuis le 1er et jusqu’au 16 novembre Í Dar Lasram une exposition intitulée : « Utopia. »
Cet événement a lieu en collaboration avec l’Association de sauvegarde de la Médina (ASM) avec Mariem Besbes, comme commissaire de l’exposition. Les travaux, qui surprennet et séduisent, occupent plusieurs salles de Dar Lasram, ce lieu appartenant Í l’histoire de la Médina de Tunis. Une rencontre entre passé et présent pour un meilleur avenir pour la création artistique. Des travaux qui mettent donc et au mieux la philosophie du Bauhaus. Ils ont été réalisés au sein d’ateliers o͹ se retrouvent l’artiste et l’artisan.
Au patio de « Dar El harka » (Les cuisines et maisons des domestiques d’autrefois) au sein même de Dar Lasram, El Wercha collaborative design studio, design écologique et collaboratif y propose une installation fruit d’une résidence de trois semaines o͹ les participants ont imaginé des espaces interactifs et modulables crées avec des sacs en plastique et des jeux de poulies modulables en dialogue avec l’espace existant.
Quant Í l’artiste visuelle et en travail de broderie Safa Attayaoui, elle expose Í l’antichambre du grand patio. Son oeuvre et selon elle est textile sous la forme d’un diptyque. Un travail de broderie qui rappelle les tapisseries de quelques femmes du Bauhaus. Un livre vide avec deux pages brodées. De leur cÍ´té, Issam Smiri et Aͯcha Gorgi, designers graphique et typographie, tout en occupant la « Skifa » de Dar Lasram, ont crée la typo « Bawhykal », Í mi-chemin entre l’alpahabet arabe et latin sur des baches récupérées dans le quartier.
Flaou, un duo de jeunes designers ont crée avec une démarche simple et avec des bouteilles de Boga et des tubes en carton, une chaise en hommage Í Mies Van der Rohe, dernier directeur de l’école du Bauhaus. Ce duo pense que tout comme les chats, les objets ont de multiples vies. Pour sa part, Mehdi Chaker, architecte et photographe, a réalisé une série de photographies en noir et blanc sur le thème de l’interaction de l’homme avec son environnement. Il y a redécouvert l’architecture Bauhausqui a favorisé l’émergence d’un style international.
De son cÍ´té, Anouar Hajjar, également architecte et photographe présente une série de photos en noir et blanc de ce qu’il a repéré Í Tunis comme batiments possédant les fondements du Bauhaus. Quant Í l’étudiante et phpotographe Jasmin Chebil, elle expose un dyptique photo noir et blanc avec son téléphone portable. Nour Bellaluna, artiste céramiste, propose une série graphique et céramique de ronds, cylindres et formes ovales utilitaires réalisés au tour Í Nabeul.
Le jeune collectionneur Tahar Ouakaoui, passionné d’objet du 20è siècle et brocanteur, présente ses chaises en cannage Marcel Breuer. Chawki Lahmar, artiste plasticien et architecte, a conçu un paravent intitulé : « Visions Í géométrie multiples » o͹ il passe de l’objet utilitaire Í la création abstraite. Les designers Isaure et Marlo, en collaboration avec Doremail ont conçu Í la main et Í Bouargoub, la fresque « Alphabet » exposée Í l’ancienne bibliothèque de Dar Lasram. De leur cÍ´té, 25 étudiants de l’Ecole nationale d’architecture et d’urbanisme (ENAU) encadrés par Amel Ghammem et Leila Ben Dridi ont travaillé sur le « Stabile-mobile de Calder », un artiste et sculpteur américain qui a travaillé sur la mobilité et l’art cinétique.
Quant Í Lena Roob et Salah Barka, ils ont crée trois masques inspirés des fêtes du Bauhaus. Pour Bayram Ben M’rad, photographe originaire d’El Hafsia dont les travaux sont mis Í vue dans la Maksoura de Dar Edhiafa de Dar Lasram, il a travaillé dans le concept de créativité expérimentale et en miroir par rapport au travail de Ré Soupault, dessinatrice allemande et élève du Bauhaus qui avait découvert la photographie dans la Médina de Tunis. Quant Í Eshraf Bousabbeh, alias Bellari Atelier, et qui est maÍ®tresse verrière, elle nous rend compte de son travail expérimental dans le même patio de Dar Edhiafa. Elle fait naÍ®tre des formes abstraites et aériennes en sculptant le verre et le métal. Une surprenante installation. Une exposition qui mérite vivement le détour.
B.L.