Deux siècles durant, les italiens constituèrent la plus importante communauté étrangère en Tunisie. La langue italienne fut utilisée comme langue de culture et de cour dans la Régence, et ce jusqu’à l’arrivée du Protectorat. Elle fut langue de science, car les premiers médecins étaient italiens, langue des métiers, les pêcheurs, les agriculteurs, les ébénistes, les maçons étant italiens.
Enfin langue de communication, et de politique, le premier journal imprimé en Tunisie ayant été l’historique « Il giornale di Tunisi et Cartagine». De même que les premiers journaux républicains, socialistes, ou syndicalistes furent rédigés en Italien. Mais également la première chaîne de télévision à pénétrer les foyers tunisiens, la RAI.
Il était donc logique que les expressions artistiques suivent le mouvement, et que la peinture de l’époque, mais aussi tout au long de l’histoire de l’art, fasse belle place aux peintres italiens.
Contrairement aux peintres français, ceux-ci cédèrent rarement à l’attrait de l’orientalisme, non plus qu’à la représentation d’une Tunisie folklorique et exotique. Le pays qu’ils peignaient était celui où ils étaient nés, vivaient, travaillaient. C’est donc un regard sincère, concret et réaliste qu’ils offrent à travers leurs œuvres. Celui d’une vie qu’ils ont choisie et un pays auquel ils se sentent appartenir.
Regard qui permet d’affirmer qu’il y a eu une Ecole Italienne de la Peinture en Tunisie.
ALYA HAMZA