
« 24 P » d’Ymène Chetouane Í El Teatro
Du réel Í l’imaginaire
C’est une belle et non moins surprenante exposition de céramique d’Ymène Chetouane qu’accueille depuis le 8 et jusqu’au 21 janvier 2013 l’Aire Libre d’El Teatro.
Et pour un coup d’essai, pour une première exposition personnelle, ce fut un coup de maÍ®tre pour cette jeune artiste plasticienne. Ayant déjÍ exposé en groupe, Ymène Chetouane revient en solo et propose en vingt quatre tableaux, d’o͹ le titre de son expo, sa vision Í elle de la vie, de ses tourments, du soi et des autres. Une femme Í la recherche d’elle-même ? Autant de questions fusent en regardant ces œuvres qui font dans la réinterprétation de l’être et du paraÍ®tre. Des poupées façonnées pour partir Í la recherche de l’identité et pour créer des figures, celles propres Í l’artiste. Mais ce n’est pas seulement l’humain qui y est présent. Il cÍ´toie, en effet, des figures animales telles les poissons, usuelles, comme les poupées et les robots et même imaginaires avec des sirènes et des monstres. « Le travail plastique consiste Í pervertir le réel, Í pétrir l’image, pour in fine hybrider la figure », comme l’écrit l’artiste pluridisciplinaire Ismaël dans un texte de présentation de l’exposition et intitulé : « Figures duelles. »
En effet, la dualité détermine le travail de l’exposante-céramiste. Cela dépasse ce stade lorsque ces créatures et ces figures deviennent multiples avec des séries de six têtes en noir et blanc et intitulés : « Silence. » Un silence profond invitant Í la méditation. Les personnages oniriques, Í souhait, mettent Í nu des situations fragiles et inavouées et une recherche de soi chez l’artiste. Les poupées sont nues dans leur majorité. Leurs franges longues de cheveux, tombent sur leur corps nu. Et dans d’autres œuvres, les cranes sont chauves et les jambes aux écailles de poissons. Figures étranges et pétrifiées qui suscitent la curiosité et invitent Í la réflexion. Une exposition qui vaut le détour.
B.L.