
Au cours de cette rencontre, il ne s’agissait pas de raconter une histoire d’eau Í la manière du court-métrage de Jean Luc Godart du même titre, o͹ une étudiante tente de gagner Paris en traversant des zones inondées. Il était question plutÍ´t d’évoquer, sinon de s’arrêter sur les risques du manque d’eau en Tunisie dans les années Í venir, aussi bien pour les humains que dans le domaine agricole. Les experts et les gens les plus concernés étaient lÍ pour soumettre leurs avis, leurs chiffres et leurs idées sur la gestion de la rareté de l’eau en Tunisie Í une assistance nombreuse dans une salle dédiée aux arts du spectacle. Cela donnait Í voir un autre tableau, pas du tout noir, mais o͹ des réalités, aussi tristes que réjouissantes, étaient divulguées.
Tous les défis Í relever étaient passés au peigne fin. En présence de son Excellence, Monsieur François Gouyette, ambassadeur de France en Tunisie, le directeur de l’AFD-Tunisie, Philippe-Cyrille Berton a rappelé de la contribution de cette agence Í travers ses financements Í améliorer l’accès de tous Í l’eau potable et Í promouvoir une gestion efficace de l’eau agricole et Í réduire la pollution hydrique. La Tunisie, a-t-il fait rappeler et avec moins de 500 m3 d’eau disponible par personne et par an, est l’un des pays les moins pourvus en eau par habitant de la planète ! Il ne fallait pas omettre que notre pays est situé dans une zone aride et semi-aride et cela depuis l’antiquité. Mais on nous le rappelle rarement. « L’eau, c’est la vie, l’eau, c’est la création », devait déclarer Patrick Flot, directeur de l’IFT. Le secrétaire d’Etat au développement durable Mounir Majdoub a parlé des enjeux de l’eau, des changements climatiques et des réformes profondes Í entreprendre.
Le PDG de la SONEDE, Hédi Belhaj, était également présent pour fournir des indications sur les enjeux de l’eau potable et les interventions de la société nationale de distribution d’eau, insistant sur la bonne qualité de l’eau potable distribuée Í 100% dans les zones urbaines et Í près de 95% dans les autres zones de la république. Et les zones o͹ les citoyens traversent des kilomètres pour apporter un peu d’eau ? Mais « la qualité se paie », devait-il ajouter au niveau de la tarification de l’eau. « 2,6 million d’abonnés couvrent 9 millions de la population tunisienne », devait ajouter-t-il préciser. Par ailleurs, le travail et le rÍ´le (fourniture de l’eau Í ses adhérents) d’un GDA, Groupement de développement agricole situé Í Uthique, devait être présenté par son président : Abdessamed Ben Farhat Boubaker.
Le débat, animé par Leith Ben Becher, agriculteur et président du SYNAGRI, le syndicat des agriculteurs, a creusé des idées sur l’irrigation au goutte Í goutte, Í l’eau et Í l’énergie, voire le coÍ»t énergétique et Í la désalinisation de l’eau de mer. Autant de questions et de propositions que soulèvent les enjeux de l’eau en Tunisie. Quant au spectacle qui s’ensuivit, en l’occurrence : « Eau Secours ! », il venait rappeler via la chorégraphie, le théatre du mouvement et aussi par la parole de l’importance de l’eau. Mais on pouvait lire en filigrane une soif de liberté Í laquelle aspirent plusieurs pays et particulièrement ceux arabes. La participation d’artistes arabes et d’extraits de poèmes de poètes du Moyen-Orient, venait-elle nous le faire rappeler.
Un spectacle international o͹ les cas du Brésil, de la France, de la Palestine, de la Tunisie et du Liban, formaient une entité dans une quête de l’eau et de leur défense contre l’aridité menaçante. Un spectacle visuel d’une heure et demie tout en danse et en mouvements.
B.L.