L’humour noir Í la tunisienne
La sortie commerciale Í partir de ce lundi du long-métrage tunisien : « Hezz ya wezz » (Affreux, cupides et stupides), second long-métrage d’Ibrahim Letaief, constitue l’événement culturel et artistique de pré-saison 2013-2014.
Ce film sort Í travers le pays comblant un vide flagrant de nouveautés et comme pour annoncer la nouvelle saison cinématographique. « Hezz ya wezz » a déjÍ bénéficié de deux projections spéciales : l’une le 1er mai dernier en avant-première Í l’ «Halambra » au Zéphyr de la Marsa et l’autre le 21 aoÍ»t dernier dans le cadre de la 49ème édition du festival de Carthage. Aujourd’hui, le film est visible dans les quatre coins du pays : Í Tunis-banlieues et Sousse. Une soirée spéciale est prévue Í Sfax le 28 de ce mois. Mais cela ne nous empêche pas de regretter la disparition de la presque totalité de nos salles obscures. Sinon, ce film de comédie, qui s’adresse Í tous les tunisiens, aurait été visible dans d’autres villes et villages qui disposaient de leurs propres salles. Mais cela est une autre histoire.
« Hizz ya wezz » parle de la situation actuelle de la Tunisie sous un angle comique sans toutefois indiquer qu’on est bien en Tunisie le pays d’Elyssa et d’Hannibal. C’est Í en rire et Í en pleurer. Ce sont les aberrations accumulées, la bêtise et l’ignorance qui y règnent, la magouille et les malversations aussi. On pourrait bien penser qu’il ne s’agit pas de quelque chose qui nous ressemble trop, mais la réalité est criarde et s’annonce d’elle-même Í travers la narration rapide et les dialogues qui renvoient Í des réalités bien vécues par nous autres tunisiens. Le casting est hilarant et permet de suivre toute l’histoire jusqu’Í terme. Des personnages typiques y sont joués par des acteurs de comédie et fort connus sur la place.
Fatma Ben Saͯdane, Chedly Arfaoui, Ahmed Hafiane, Mohamed Ali Dammak, Foued Litaiem, pour ne citer que cs comédiens excellent dans leur rÍ´les de composition, si bien dirigés qu’ils sont et démontrant un talent immense. Ne sont-ils pas issus du théatre, la grande école de l’art du comédien ? « Hizz ya wezz » mérite le déplacement du moins pour passer de beaux moments et oublier le stress quotidien.
B.L.