« Jetset-magazine » au festival international du film francophone de Namur

La ville de Namur est en fête Í  l’occasion du 30è festival international du film francophone, le FIFF, qui se tient du 2 au 9 octobre. Il accue

« Jetset-magazine » au festival international du film francophone de Namur

Au cœur du 30è anniversaire du FIFF

La ville de Namur est en fête Í  l’occasion du 30è festival international du film francophone, le FIFF, qui se tient du 2 au 9 octobre. Il accueille des centaines d’invités venus des quatre coins du monde francophone, entre cinéastes, comédiens, producteurs, distributeurs et journalistes. Le public, lui, est toujours des plus nombreux. On y note la présence d’élèves et d’étudiants en cinéma dans le cadre du « FIFF Campus. »

Et c’est une ouverture décontractée et en bonne humeur Í  la salle « Eldorado » qui a eu lieu le 2 octobre au soir. Le président du festival, Jean Louis Close et la déléguée générale, Nicole Gillet, ont accueilli sur scène les présidents des  jurys officiels des longs et des courts-métrages, en l’occurrence le comédien belge Olivier Gourmet et l’actrice belge d’origine tunisienne Lubna Azabal. Le président du FIFF a insisté sur la ligne éditoriale libre de ce festival qui s’ouvre cette année sur la jeunesse, donc sur l’avenir, après trente années d’existence. L’équipe du film d’ouverture « Préjudice », première oeuvre du jeune réalisateur belge Antoine Cuypers, dont l’actrice française Nathalie Baye, était sur scène. L’ouverture solennelle du festival de Namur a été annoncée en chœur par Lubna Azabal et des comédiennes du film. 

« Préjudice », coproduit entre la Belgique, le Luxembourg et les Pays Bas, concourt dans la compétition réservée aux premières œuvres. Il nous emporte durant 107 minutes dans une atmosphère triste et dure, o͹ la joie se transforme en tristesse. Il raconte l’histoire d’une famille et plus particulièrement celle d’une mère, rÍ´le admirablement joué par Nathalie Baye, qui va supporter la révolte et la paranoͯa de son fils prénommé Cedric, qui, la trentaine bien sonnée, vit toujours chez ses parents. La famille essayera tant bien que mal de préserver son équilibre. Le réalisateur ne parlera jamais dans son film de telle ou telle maladie psychologique dont souffre Cédric. Le lendemain, c’était le rendez-vous avec une projection du film-événement du festival, Í  savoir « Much loved » du réalisateur marocain Nabil Ayouch. 

Le film-« coup de poing » de ce réalisateur, nous raconte des non-dits dans la ville de  Marrakech, aujourd’hui. Le quotidien de quatre prostituées dans la rue, sur le « terrain » et chez elles, est savamment raconté avec quelques petites touches d’humour. C’est l’envers du décor qui est révélé. Ce film a créé la polémique, parce qu’il a osé parler de sujets tabous qui existent bel et bien au Maroc, comme la prostitution, le proxénétisme et l’homosexualité masculine et féminine. Le film de Nabil Ayouch est au fond une enquête socio-culturelle sur la vie, le bonheur et le malheur de ces femmes-lÍ . Il n’épargne pas l’hypocrisie des politiques et des sociétés arabes qui n’évoquent jamais des sujets comme la frustration et l’amour. Certes, le film est truffé de mots crus, l’attachement Í  la réalité l’exige, mais nous met face Í  des vérités qui dérangent voir.

B.L.