
Au cœur de… l’envers du décor !
C’est le 9 janvier Í B’chira Art Center (BAC ART CENTER), Í Sidi Thabet, qu’a eu lieu le vernissage de l’exposition « Next to here-Près d’ici », que votre magazine a récemment présenté.
Cette exposition, orchestrée par le Goethe Institut-Tunis et le BAC ART CENTER, se déroule au premier niveau de ce grand espace d’exposition et de création en art contemporain. Il n’y avait pas grand monde pour le démarrage de cet événement artistique. Il est vrai que le lieu se trouve un peu trop excentré de la capitale, Í Sabelet Ben Ammar, dans la localité de Sidi Thabet. Mais, en arrivant sur les lieux, on n’a plus envie de rentrer, tellement l’atmosphère est calme et tranquille. Nous avons traversé Í pieds la piste menant Í ce centre au milieu des arbres et des feuillages. Car, il est vrai que cet espace se trouve au milieu d’un champ (Quelle chance !) Au fond, le BAC nous attendait. Les quelques artistes et journalistes ont été accueillis par Christiane BÍ´hrer, directrice du Goethe Institut et l’artiste plasticienne B’chira Triki, la maÍ®tresse des lieux.
Les mots de bienvenue et de présentation succincte de cette exposition ont été prononcés par la directrice du Goethe Institut. Il est Í rappeler que cette exposition photographique présente les travaux de dix huit jeunes photographes issus de dix pays du Maghreb et du Proche Orient qui ont réalisé leurs œuvres dans le cadre de dix ateliers ayant eu lieu dans dix villes méditerranéennes arabes. Ces ateliers ont été dirigés par des photographes professionnels allemands et arabes et assurés entre 2013 et 2014 par les centres culturels allemands et leurs nombreux partenaires. Et qu’est-ce qui fait que leurs travaux soient différents, voire-même singuliers ? Ils ont eu, tout d’abord, une entière liberté dans le choix de leur sujet, tout en quittant la zone de confort de leur cadre de vie. Cela a donné lieu Í des photos qui sortent du commun.
Ainsi, Othman Benjakkal, de Casablanca, a réalisé une série intituléE : « Tout un monde au cœur d’une ville. » Il s’agit de prendre sur le vif, la vie dans des bidons-villes. Son compatriote Boris Oue, de Marrakech, a photographié des lieux délaissés dans le cadre du thème : « Oubli. » Quant Í Awel Haouati, d’Alger, c’est le thème des absences qu’il a choisi de présenter. Le Tunisien Mejdi El Bekri a suivi des éboueurs dans la série : « Equipe de nuit. » De ce fait, le visiteur se trouve-t-il au cœur-même des réalités inimaginables, parfois. Tarek Marzougui, son compatriote, fixe dans la série : « La Médina, l’ame souillée » des lieux ravagés par les ordures. Pour sa part, Chadi Baker, de Ramallah, a choisi de marcher Í travers le feu. Kais Assali, d’Al Qods, a pris ses photos en bordure de Jérusalem o͹ l’on peut apercevoir le facheux mur construit par les israéliens pour séparer la partie palestinienne de celle devenue israélienne.
Karim Aboukelila, d’Alexandrie, a choisi l’« inversion » ou le sens inverse de la prise de vue. Mariyam Ahmed, du Caire, a crée ses photos sous le thème de « Vert 64 » avec des bouteilles et des canettes de boissons soda. Manar Morsi, du Caire, présente des « Parcs en état de siège. » Mai Al Shazly, également du Caire, parle d’« extérieurs » plutÍ´t pas beaux Í voir. Et toujours au Caire, Nadia Mounier, nous dit Í travers ses photos que « Dans nos pays, nous ne vivons pas la vie, nous la consommons. » Elsadig Mohamed Ahmed, d’Omdurman-Khartoum, propose une série de photos sous le thème de « Laboratoire de création » dans la grotte sombre d’un artisan. Marwan Tahtah, de Beyrouth nous raconte « Beyrouth, une ville, un voisinage hétéroclite. » D’Erbil, un « camp de réfugiés » est pris sous le téléobjectif de Gailan Haji Omar. D’Amman, Alaeddin Jaber nous présente des « barrages dans la Vallée du Jourdain.
Et toujours Í Amman, Hussam Manasrah nous met face au « Cercle de la douleur, Í travers 65 années sur les rives du Jourdain. » Enfin, et pour sa part, Fatima Al Youssef, d’Abou Dhabi et dans la série « Souvenirs », revient sur des lieux désertés. Une belle exposition Í visiter jusqu’au 24 janvier pour voir l’envers du décor qu’ont suivi les artistes photographes qui y participent.
B.L.