« La source des femmes » de Radu Mihaileanu

Sorti cette semaine sur nos écrans, le film marocain, coproduit avec la France : « La source des femmes » du réalisateur français d’origine rou

« La source des femmes » de Radu Mihaileanu

Quand la grève de l’amour réussit !
Sorti cette semaine sur nos écrans, le film marocain, coproduit avec la France : « La source des femmes » du réalisateur français d’origine roumaine Radu Mihaileanu, reprend de l’ouvrage, après une première et récente programmation dans le cadre des Journées du cinéma européen. Cela vaut le détour, dans la mesure o͹ cet opus, datant de 2011 et qui est également Í  l’affiche actuellement dans l’hexagone, met Í  nu et avec beaucoup d’audace, des tabous qui ont toujours accompagné et caractérisé la vie des femmes des pays du Sud, dirait-on. Car, dans le synopsis, l’histoire se passe « dans un petit village entre l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. » C’est du pareil au même, quand les femmes s’insurgent sur l’indifférence des hommes qui ne daignent pas les considérer comme des êtres humains. Dans cette comédie dramatique, elles ne refuseront pas seulement d’apporter l’eau au village, sous un soleil de plomb, mais se mettent carrément en grève contre l’amour ! Elles refuseront l’humiliation et le « viol » de leur mari respectif. Il fallait vraiment le faire et elles l’ont fait ! A quelque exception près. Dirigées par « le vieux fusil », rÍ´le joué avec beaucoup d’aisance par l’actrice algérienne Biyouna, ces femmes vont être solidaires, Í  l’image également de Leͯla, jeune mariée, rÍ´le joué admirablement par Leͯla Bakhti. Nous aurions souhaité que ce film soit projeté en 35 mm, mais, hélas, nos distributeurs et exploitants préfèrent et sont en fait dans l’obligation de projeter tous les films, que le public regarde actuellement en DVD ! Cela revient et de toute évidence, moins cher, sachant la situation très critique que traverse le secteur de l’exploitation et de la distribution cinématographique en Tunisie. La qualité de l’image, en a trop souffert. Si bien que nous avons du mal Í  reconnaÍ®tre les visages des actrices du film, (comme celui de Hafsia Herzi, dans le rÍ´le de Loubna/Esmeralda) dans un flou que donne la version numérique du film. Seules, quelques scènes filmées dans l’obscurité, ont pu échapper au massacre. A l’image du cinéma commercial dans nos contrées, le public reçoit une image terne, dans le premier sens du terme, des films qu’il voudrait voir et dont il se réjouit de voir, en même temps qu’en Europe, pourtant ! Et la « Source des femmes » ? C’est également un film musical, un peu exotique, mais folklorique, dans le sens pas du tout péjoratif ; lÍ  o͹ le folklore, représente la culture d’un peuple donné. Avec ce film audacieux, le message passe et arrive aux autorités du pays ! Comme quoi, il ne faut point avoir toujours la bouche cousue sur les dépassements et les exactions et particulièrement sur l’interprétation du texte coranique. Ce dernier a souvent été mal interprété, quand on le prend au premier degré quand on évoque la relation entre la femme et l’homme. La source des femmes est celle de l’homme et de l’amour, comme le dit un chant, Í  la fin du film.

B.L.