
Flash-back sur une belle époque
La 33è édition du Festival de la Médina a démarré le 20 juin au Théatre de la ville de Tunis sur des notes purement orientales avec l’ensemble « Attarab » et le spectacle « Le Nil en chanté. » Venu directement de France et formé par des étudiants tunisiens qui y étudient, cet ensemble a charmé une assistance assez nombreuse.
Ce groupe semble insister Í valoriser la chanson égyptienne classique. Et bien qu’ayant démarré avec un retard d’une demi heure sur l’horaire prévu Í vingt deux heures, la belle découverte de jeunes musiciens et chanteurs a réussi Í nous faire oublier cette lacune. Ils proposent un travail digne de vrais professionnels au niveau du jeu musical et de l’interprétation du chœur et des chanteurs en solo. Le concert était en deux parties. Nous avons pu passer de beaux moments avec la chanson égyptienne qui nous est proche, celle de la belle époque du second moitié du vingtième siècle. Un répertoire toujours vivant qui a traversé les années, accompagné et accompage encore les nouvelles générations qui s’y retrouvent quelque part. Car les belles mélodies et les belles paroles, voire les chefs-d’œuvres, ne peuvent que plaire Í toutes les oreilles.
Nous étions partis et emportés en première partie vers un cocktail de musiques et de chansons célèbres contenues dans des films de l’époque des années cinquante, jusqu’aux années soixante dix du siècle dernier. Quelques affiches de ces films, comme « Lahn Al Wafa », « Lah Al Khouloud », « Hikaya maa azzamen », apparaissaient sur l’écran au fond et en haut de la scène. Abdelhalim Hafedh, Mohamed Abdelwahab et Warda, pour ne citer que ces grandes vedettes, étaient comme ressuscités. La musique servie par cet ensemble prenait un envol qui sonnait la haute voltige. La seconde partie a constitué la surprise de la soirée dans la mesure o͹ les membres de l’orchestre avaient un accoutrement de « Saidiyya », soit de gens de la région du Delta du Nil portant la « Jellabiya. » Nous n’avions pas quitté le pays du Nil, mais le registre était celui des chansons populaires dans le genre « Baladi » égyptien.
Il s’agissait des chansons de Faiza Ahmed, Férid Latrache, Oum Kalthoum, Karem Mahmoud, Saad Abdelwahab et Ismahane. Et lÍ encore, les photos de ces artistes apparaissaient sur l’écran. Une revisite d’un répertoire éternel repris en chœur par le public présent qui applaudissait fortement au terme de chaque chanson et particulièrement de l’opérette « Bousat Errih » et son couplet « Tounès aya khadhra. » Le rappel Í la fin du spectacle était nécessaire avec l’interprétation par l’une des choristes de trois extraits de chansons de Saliha. Le public voulait entendre en effet une chanson tunisienne. L’animateur de la soirée, qui n’est autre que le luthiste de l’orchestre « Attarab », a annoncé que leur prochain spectacle sera le 10 octobre Í Paris, dans une salle sur les Champs Elysées, en compagnie de Zied Gharsa. Avis aux amateurs.
B.L.