
Lamine Nahdi joue et chante
Le retour sur scène du grand comédien Lamine Nahdi a eu lieu samedi dernier au festival de Hammammet avec la représentation de la pièce : « Lila ala Dalila » dans le cadre de la 50è édition du festival international de la ville du jasmin.
Devant un public très nombreux, dont plusieurs spectateurs arrivaient Í peine Í trouver une place sur les gradins et même sur les couloirs et les allées, quitte Í s’assoir Í même le sol, Lamine Nahdi a joué durant une heure et demi. On attendait beaucoup de cette nouvelle création écrite par Mohamed Frigui et mise en scène par Mohamed Ali Nahdi, la progéniture de Lamine. Sur une scène nue et sous une lumière tamisée, le comédien reprenait des allures qui lui sont siennes depuis plus de trente ans. Le come-back venait-il annoncer des flash-back ? Pour remonter le temps, mais tout en s’accrochant Í une actualité peu enviable. Le théatre de Lamine Nahdi, si on ose l’appeler ainsi, est celui de la dénonciation des absurdités et des choses effarantes sous un angle humoristique et sur des tons comiques et accrocheurs. Avec un entracte de cinq minutes, le spectacle était une suite de scènes o͹ le verbe était de mise.
Dans « Lila ala Dalila » (Sale nuit pour Dalila ), Lamine Nahdi est le narrateur des élucubrations de Dalila, une femme d’un certain age et de son mari. Cela se passe en Tunise post-révolution. Et lÍ , Lamine ne lachera personne, sans pour autant les nommer, quand il s’agit de raconter et de rapporter des situations ordinaires, exceptionnelles, ou loufoques. Et comme dans les pièces avec Moncef Dhouib, il va imiter les voix de plusieurs personnages hommes ou femmes et mêmes ceux des chiens ! Un véritable exercice de voix avec des performances très applaudies. Ce soir-lÍ Lamine Nahdi était presque égal Í lui-même, car il voulait certainement retrouver les atmosphères de ses pièces Í succès de ses dernières années, mais aussi celles qui avaient fait sa réputation Í la fin des années soixante-dix et le début des années quatre-vingt du siècle dernier.
Un personnage écorché vif représentant le petit peuple. Et dans « Lila ala Dalila », il a beaucoup chanté particulièrement des chant keffois encore inconnus.Mais il y avait également du nouveau dans « Lila ala Dalila » dans la mesure o͹ Lamine a imité l’accent des gens de Sfax et du Jérid. Une pièce dans la pièce comme pour quelques personnages comme celui de la « Harza » muette. Un vrai travail dans l’art du comédien. Ce détail-lÍ , Lamine l’a fait remarquer au cours du point de presse qui a suivi la représentation. Lamine a annoncé d’ailleurs que ce one man show sera le dernier dans sa carrière. Toutefois, il souhaiterait jouer le vaudeville, un genre théatra qui n’existe plus aujourd’hui sur nos planches.
Il a rappelé qu’il a joué au sein de la Troupe de la ville de Tunis dans « Le Maréchal » pour remplacer l’un des deux personnages de Hassen et Hassine et aux cÍ´tés de feu Hamda Ben Tijani. « Lila ala Dalila » a laissé pourtant plusieurs spectateurs et journalistes sur leur soif, bien que le rire y existait. Et sur ce détail, Lamine Nahdi a fait rappeler et toujours au cours du point de presse, qu’il n’est toujours pas facile de faire rire les gens.
B.L.