« Lilia, une fille tunisienne » de Mohamed Zran : Réalités et dérisions

Projeté en quatrième semaine sur nos écrans, « Lilia, une fille tunisienne » le nouveau long-métrage de fiction du réalisateur tunisien Mohamed

« Lilia, une fille tunisienne » de Mohamed Zran : Réalités et dérisions

Projeté en quatrième semaine sur nos écrans, « Lilia, une fille tunisienne » le nouveau long-métrage de fiction du réalisateur tunisien Mohamed Zran a suscité la polémique ces temps-ci.. « Jetsetmagazine » l’a vu pour vous.

D’emblée, l’histoire accroche et on se plait Í  suivre crescendo un drame social que vit une jeune fille tunisienne prénommée Lilia, rÍ´le incarné par Samar Mattoussi, qui joue d’ailleurs son premier rÍ´le Í  l’écran avec un point d’aisance. Et pour celui qui a vu les précédents films de Mohamed Zran, ce réalisateur raconte Í  travers ses œuvres les réalités sociales, culturelles et politiques tunisiennes d’aujourd’hui Í  travers divers personnages et histoires. Depuis « Essaͯda » et jusqu’Í  « Lilia », en passant par « Le chant du millénaire », « Le Prince » et « Vivre ensemble », notre réalisateur se pose des questions, en essayant d’y trouver des réponses. Avec « Lilia », il semble, en plus, changer de registre, mais il reste tout de même fidèle Í  transposer la réalité Í  travers l’image cinématographique.

Mais le film a tendance Í  tourner en dérision le spectateur, dans la mesure o͹ l’histoire devient invraisemblable, par moments. Et mieux encore, on ne sait plus s’il s’agit d’un rêve,  ou de la réalité, quand il s’agit d’un meurtre commis. Lilia vit pourtant Í  sa guise, se souciant peu des risques qu’elle pourrait encourir dans une société encore conservatrice. Elle est amoureuse de l’ami de sa mère, veuve depuis dix-huit ans et qui croit avoir enfin retrouvé son équilibre sentimental. Le drame survient et tout semble changer. Mais la dérision est déclarée, car le crime a bien eu lieu sans pour autant faire de victime. D’un autre cÍ´té, il y’a la présence de l’enseignant de philosophie, rÍ´le tenu tant bien que mal par Abdelkder Ben Saͯd. Cet enseignant croit fermement en la doctrine du philosophe Spinosa, tout en axant son propos sur la relation de l’individu avec le corps. 

Spinosa entretient une relation critique avec les positions traditionnelles des religions révélées. Il est pour cela rationaliste. Le réalisateur part de ce principe pour raconter  l’histoire de son film qu’il a coécrit avec Hamadi Zeramdini. La situation de la Tunisie post-révolution n’est pas Í  exclure du film. Ce dernier n’est pas aussi déroutant qu’on le croit. Ne vaut-il pas aller le voir ?

B.L.