
« Recuper’Art » Í Efesto
Récupération tous azimut
Un groupe d’artistes appartenant Í plusieurs générations propose ses œuvres de récupération sous l’intitulé de « Récuper’Art » au Salon des Artistes « Efesto », Í la Marsa.
Est-ce-lÍ une nouvelle expression artistique qui voudrait bien prendre sa place au milieu de toutes celles que contiennent les arts plastiques ? C’est une idée toute simple que celle de ne point jeter les « trucs » dont on a plus besoin. Une idée géniale et originale pour créer des œuvres d’art parfois extraordinaires qui entrent dans le genre des installations et des sculptures parfois. Un « recyclage » artistique en quelque sorte pour donner libre cours Í son imagination et pour dire que l’artiste est au diapason des nouvelles mutations artistiques actuelles. L’art contemporain reste toujours Í découvrir. Et chemin faisant, l’artiste aura passé de beaux moments de remodelage et de recherche. « Rien ne se perd. Rien ne se créé. Tout se transforme » disait Lavoisier. Cette citation colle parfaitement Í cette exposition insolite qui ne nous prend pas au dépourvu, mais nous séduit du premier coup.
Michela Angela Sarti, Karim Kamoun, Patricia Natale, Insaf Belkhoja, Hamadi Ben Niya, Youssef Ben Ammar, Ikbel Baklouti, Nessrine Kateb, Wassim Grimen, Ichraf Bousabbeh, Rim Rekik, Zoubeida Daghfous, Aicha Debbiche, Anne Turki, Irane Ouanès, Omar Sfaihi, Meriem Bouslama, Donia Khouja et Souha Chaouachi exploitent des matières et matériaux usuels et refont dans la peinture, le collage, la sculpture et jusqu’Í l’installation. Un champ vaste pour partir vers des univers inventés, des visions oniriques des êtres et des choses. Il y est dit beaucoup de vérités déjÍ mises Í nu. Le souffle de la révolution tunisienne libératrice n’y est pas oublié. Le « Game over » le prouve si bien et dès l’entrée de l’expo.
Une nouvelle vie s’offre ainsi Í des objets jetés, chinés et récupérés un peu partout. Comme quoi et comme pour dire que tout peut servir, Í condition que le talent et l’imagination des artistes jeunes et moins jeunes, qui y participent, s’y prêtent. Une visite s’impose d’autant plus que le cadre est très convivial dans une rue qui porte le nom de Si Noureddine Khayachi, le grand artiste plasticien tunisien et notre défunt maÍ®tre d’éducation artistique durant l’enseignement secondaire. S’il voyait ces œuvres, il les aurait appréciées, car il nous demandait parfois de faire un dessin libre chez soi. Car, sans la liberté de créer, il n’est pas de création.
B.L.