Quand le peuple veut !
Le tout nouveau film du réalisateur tunisien Elyes Baccar, intitulé : « Rouge Parole » a été projeté récemment Í l’intention de la presse tunisienne, Í la salle « Hannibal » Í El Manar, lÍ o͹ il sortira au public, aux premiers jours de l’année 2012.
Ce film n’est pas seulement une chronique de la révolution tunisienne du 14 janvier 2011. La caméra a certes suivi fidèlement les détails des événements qui ont abouti Í la chute du régime du dictateur et sa fuite inattendue venue délivrer le peuple tunisien de sa prison intérieure, de l’incarcération de sa parole et de sa pensée pendant plus de vingt trois ans de règne absolu. « Rouge Parole » est synonyme du sang des martyrs tunisiens qui a coulé et du drapeau tunisien que le peuple a défendu et défendra encore et toujours. Il vient exprimer, par lÍ -même, la parole endolorie des parents des martyrs tombés sur le champ d’honneur, dans plusieurs villes et villages, pour que la Tunisie soit éternellement libre. Pour cela, le réalisateur s’est déplacé lÍ o͹ il fallait être sur place, pour décrire fidèlement le pourquoi et le comment des choses. Les premières images du film crient la liberté, tout en silence, avec une barque traversant la mer, en toute quiétude, avec comme toile de fond une musique, ou plutÍ´t quelques notes musicales calmes et sereines, exprimant cette atmosphère de quiétude. Il nous revient vite Í l’esprit, l’un des trois détails des armoiries tunisiennes ; avec un navire Í voile, synonyme de liberté. Nous retrouvons d’ailleurs un pêcheur de Kerkennah, dont on avait vu l’ombre tout au début, qui exprime sa vision de la vie et de la liberté, en Tunisie post-révolution. La filiation est apparente entre la quête et le recours de la liberté. Le discours des intervenants renferme toutes les tendances et les appartenances politiques du peuple tunisien. La chronologie des événements vécus par le pays, est mentionnée au début de chaque séquence. Ce n’est point une fiction, mais une réalité amère ! La tension monte, crescendo. Les faits se suivent se ressemblent, ou ne se ressemblent pas. L’inattendu intervient. Les gouvernements se forment et tombent, sous la pression des sit-inneurs, particulièrement Í la Place de la Kasbah, Í Tunis. Nous replongeons dans les détails d’une révolution, celle des braves gens, des démunis, des chÍ´meurs, des ouvriers et de tous les oubliés de l’histoire ! La caméra focalise sur l’épisode de Mohamed Bouazizi, qui, en s’immolant par le feu, a allumé la colère et redonné au petit peuple confiance en lui-même et en ses capacités de pouvoir changer le cours de son histoire. « Rouge Parole » est un autre témoignage sur la révolution façonnée et réalisée par le peuple tunisien, sorti dans la rue pour refuser l’oppression permanente.
B.L.