« Séparations » de Fethi Saͯdi : Une clandestinité douce-amère

Le long-métrage documentaire : « Séparations » de Fethi Saͯdi, réalisateur tunisien vivant en France, a été projeté le 26 avril 2012, en sa

« Séparations » de Fethi Saͯdi : Une clandestinité douce-amère

Le long-métrage documentaire : « Séparations » de Fethi Saͯdi, réalisateur tunisien vivant en France, a été projeté le 26 avril 2012, en sa présence, Í  CinéMadart, Í  Carthage Dermech. Une séance spéciale pour un film, datant de 2010, qui aborde les problèmes de l’immigration clandestine et des difficultés insurmontables qui en résultent. L’exemple, ici, est concret. Le réalisateur met l’accent sur les séparations entre Mohamed, qui décide par un beau jour et Í  quarante cinq ans ! De « brÍ»ler » aux risques et périls, vers la France, via la Libye et l’Italie. Il est vrai qu’il est marié et père de quatre enfants et qu’il n’arrive plus Í  subvenir Í  leurs besoins, vendeur de fripe, Í  Tunis, qu’il est, de son état. Voulant, Í  tout prix, réaliser ses rêves de voir sa vie matérielle s’améliorer, au plus vite, ses rêves s’avèreront des désillusions. Il mènera sa clandestinité Í  la recherche d’un boulot qui lui assurera sa dignité et une vie, en plein jour. Il aura eu beaucoup de chance de n’avoir pas été épinglé par la police, lors de ses randonnées Í  travers les rues et de la capitale française et ses banlieues ; lÍ  o͹ il « tue » le temps. L’aide de ses proches et autres amis de fortune, qui l’hébergeront, ne servira en rien Í  changer au mieux sa vie. Ce sont lÍ  les limites de la solidarité et l’amère vérité que l’attente se fera encore longue pour lui. Il aura résisté plus d’une année pour être expulsé vers la Tunisie, o͹ il vit actuellement, sans y avoir été jugé. Ce vrai personnage, Í  la fois bon-vivant, poète et qui chante la vie, est partagé intérieurement entre son nouveau pays de résidence, o͹ il vit un mal-être peu enviable et sa famille Í  Tunis, qui attend beaucoup de lui. La caméra est également partagée entre la France et la Tunisie, par le truchement du montage parallèle. Le film prend la forme d’un reportage et d’une chronique douce-amère. On s’y accroche, elle nous tient et nous tient encore ; car tous les personnages y sont très humains, spontanés. L’enfant cadet de Mohamed y pique une crise, ne pouvant plus supporter l’absence du père. Et c’est lÍ  l’une des scènes les plus touchantes du film.

Le long débat, qui s’ensuivit, a développé toutes ces idées contenues dans « Séparations. » Il y avait même, parmi le public, des intervenants qui insistaient Í  ce qu’une seconde version de cette histoire, soit réalisée ; afin de connaÍ®tre au mieux la vie de Mohamed, aujourd’hui, après son aventure ambigͼe, loin des siens. Le réalisateur Fethi Saͯdi a répondu qu’il n’en avait pas l’intention et que l’histoire de son film s’arrêtait lÍ .

B.L.