
« Stand-by » d’Alkaz’Art 2013
Un divertissement de haute voltige
C’est un spectacle théatral pas comme les autres qui a été joué Í El Teatro vendredi 4 janvier 2013 devant un public nombreux. « Stand-by » est une comédie en danses et en mouvements mise en scène par Moez Gdiri et jouée par Bassem Hamraoui et Fayçal Lahdhiri. Un duo de choc qui a excellé dans le théatre du mouvement et du mime. Avec un titre provisoire, le ton est donné pour cligner de l’œil au monde de la politique dans nos murs. En attendant des jours meilleurs, il fallait absolument marquer un temps de pause, des instants volés Í un quotidien frÍ´lant le ridicule et l’ennui.
Durant une heure, le rythme est fort, fou, Í la limite, pour une suite de scènes aussi surprenantes que suggestives. Le duo d’acteurs valse entre le dramatique et le comique, pour dire, en filigrane qu’il vaut mieux rire de nos bêtises et de nos situations effarantes en ces jours bénis des dieux. L’humoriste français Sim n‘avait-il pas dit un jour qu’« il n’y’a que le malheur qui fait rire ! » Les deux compères incarnent des personnages de tous les jours confrontés aux vicissitudes de la vie,aux états impossibles et insupportables. Il est même des scènes très clownesques et surréelles qui nous emportent vers le monde de la joie des tous petits. Ces deux personnages seraient-ils sortis d’un cirque ? L’art du cirque existe mal en Tunisie, alors pourquoi pas en faire, parfois ? Nous avons la preuve que nos comédiens professionnels peuvent y exceller. La comédie-théatre occupe une scène nue et noire o͹ deux chaises reviennent par intermittence au milieu. Les acteurs portent en plus des accoutrements aux mêmes couleurs de ces chaises. Les parodies se suivent, se ressemblent et ne se ressemblent pas. Les jeux de lumière, les bruitages et les musiques accentuent le rythme de ce divertissement théatral de haute voltige qui continue dans les coulisses par bruits interposés. Les paroles sont parfois balbutiées, mal dites et n’existent pas parfois. Les traits des visages disent plutÍ´t tout sur les situations. Alors, avons-nous besoin de dialogues ? Mais pour les chansons mimées en play-back, nous retrouvons le rythme des comédies musicales, plutÍ´t ! Il s’ajoutent des extraits de feuilletons télévisés vieux et nouveaux venant de l’Occident, mais aussi de Turquie, de Syrie et de Tunisie.
Le spectacle oscille et valse entre le jeu du théatre du mouvement, le mime et la danse. Une formule magique qui a donné naissance Í ce spectacle-divertissement. Le public pourra le voir encore les 10 et 11janvier. Il ne le regrettera pas !
B.L.