« The Artist » sur nos écrans

Sorti depuis le 24 mars 2012 sur nos écrans dans cinq salles Í  Tunis, avec une avant-première, la veille au Colisée, « The Artist », le film f

« The Artist » sur nos écrans

Le film muet est sur un nuage
Sorti depuis le 24 mars 2012 sur nos écrans dans cinq salles Í  Tunis, avec une avant-première, la veille au Colisée, « The Artist », le film français de Michel Hazanavicius ayant reçu dernièrement cinq oscars, entre autres ceux du meilleur réalisateur et du meilleur acteur, remet le cinéma muet au goÍ»t du jour et de quelle manière !

« The Artist » nous surprend par son originalité Í  retourner au bon vieux temps du cinéma muet. La précision de la reconstitution tient d’un savoir faire et d’un travail méticuleux. Un projet fou, en quelque sorte, qui a valu au cinéma français d’être « oscarisé » pour la seconde fois dans l’histoire de ce prestigieux prix, après Roman Polanski. Avec un mélo romantique, la déchéance de George Valentin, rÍ´le incarné par Jean Dujardin, est savamment narrée et aux plus petits détails. Cette déchéance est due Í  l’arrivée du cinéma parlant, qui propulse une jeune actrice débutante (Peppy Miller), rÍ´le joué par Bérénice Bejo, en haut de l’affiche et fait perdre sa place, qui était pourtant indétrÍ´nable, Í  George Valentin. Ce film met le réalisateur et les acteurs dans la logique du cinéma muet. Le jeu et le mime se rencontrent et se complètent. On pourrait bien penser que le cinéma va certainement puiser dans les codes et les atmosphères de l’époque des années vingt et trente du siècle dernier. C’est d’ailleurs l’époque o͹ a lieu l’action du film. Or, le cinéma, en tant qu’expression artistique et en tant que langage cinématographique, utilise toujours les mêmes techniques et procédés crées au début du cinéma. Or, c’est le cinéma parlant qui est mis en cause dans « The Artist », ayant poussé Í  la tentative d’auto-immolation et par la suite au suicide par balle du héros du film. Mais la vie et l’amour doivent triompher, comme dans les mélos d’époque. Le parlant n’aura point droit d’exister dans le film, nonobstant les quelques surprises o͹ l’on entend quelque chose, quand les protagonistes se parlent. Le muet doit également triompher, sinon, ce n’est plus un film muet truffé de drÍ´lerie et de burlesque. La présence d’un petit chien blanc, ami de George Valentin, ne se passe pas inaperçue. Il y joue admirablement et feigne de parler. Il sauvera même son maÍ®tre et Í  deux reprises, comme précédemment dit, d’une mort certaine. « Avec eux, c’est sÍ»r, le silence est d’or », comme le dit Julien Barcilon dans « Télé7 Jours », en parlant du film. Durant une heure quarante minutes, nous sommes transportés dans ce monde merveilleux qu’était le cinéma sans paroles. Le générique du début respecte la forme et la présentation du cinéma d’antan, alors que le générique fin épouse l’époque actuelle, car le bruit s’installe pour une fin joyeuse et contre toute attente, o͹ les claquettes redonnent l’envie de vivre et de jouer Í  George Valentin, aidé par sa bien-aimée Peppy Miller qui quitte le plateau du cinéma pour embrasser une nouvelle carrière de danseuse de claquettes, en pas de deux. Nous étions prévenus avant la projection avec l’apparition sur la scène du Colisée de deux danseurs qui suggéraient et sans que nous le sachions, la fin du film.

B.L