
Une dénonciation Í vif
L’événement théatral de la semaine est la représentation de la nouvelle pièce de Fadhel Jaͯbi et Jalila Baccar « Violence(s) » Í la salle du « Quatrième Art » qui vient d’être rénovée et réaménagée. La première de cette création du Théatre national tunisien que dirige Fadhel Jaͯbi a eu lieu le 6 novembre en présence du tout Tunis culturel et politique.
« Violence(s) » sera rejouée les 13 et 14 novembre Í 19 heures 30 et le 15 novembre Í 17 heures 30 dans la même salle du « Quatrième Art. » Une aubaine pour ceux qui ne l’auraient pas vue dans son premier cycle de représentations. Sur un scénario de Jalila Baccar et Fadhel Ja¨bi, un texte de Jalila Baccar, une mise en scène, une scénographie et des lumières de Fadhel Jaͯbi, la pièce dénonce Í vif, Í cor et Í cri et par la violence, pardi ! La violence sous toutes ses formes qui a connu une recrudescence inouͯe depuis la révolution tunisienne. Une chronique acerbe sur des situations devenue invivables. Car quand l’espoir devient désespoir et quand les portes se ferment, cela abouti au chaos. L’homme sauvage naÍ®tra de cette forte frustration, si bien qu’on reste abasourdis devant les actes barbares qu’il commet. Saura-t-il se contrÍ´ler, bien qu’il détienne en lui le pouvoir de se contrÍ´ler et d’arrêter sa folie lÍ o͹ il faut ?
Cette pièce essaye d’analyser le phénomène de la violence banalisée Í travers les histoires de quelques personnages-types devenus assassins. Ils sont méprisables et pitoyables, Í la fois. Sur une scène noire, o͹ ne figurent que des bancs noirs, l’histoire se tisse. Les silences feignent l’emporter sur les paroles. Ces dernières deviennent vacarme, pleurs, cris et rires jaunes. Les tableaux successifs occupent toute la scène en lumière tamisée, ou Í plein feu. La musique électronique composée et jouée en live Í cÍ´té de la scène par Kais Rostom, ajoute aux propos une insaisissable teneur. Cette musique rythme la pièce qui reste dans la lignée créatrice et novatrice de Jalila Baccar et Fadhel Jaͯbi. Le jeu des grands comédiens Jalila Baccar, Fatma Ben Saidane, NÍ´mane Hamda et jeunes comédiens issus du Jeune Théatre national comme Aymen Mejri, Nesrine Mouelhi Ahmed Taha Hamrouni et Mouin Moumni, est Í couper le souffle.
Une grande performance théatrale avec des rÍ´les de composition entassés qui a valu Í la pièce un long standing ovation. Une œuvre Í ne pas rater.
B.L.