
L'avant-première de la nouvelle pièce de Lotfi Achour "MacBeth, Leͯla and Ben" a eu lieu hier soir au Théatre municipal de Tunis devant un public peu nombreux vu la situation exceptionnelle que vit actuellement la Tunisie après la démission du chef du gouvernement Hamadi Jebali.
Cette pièce est un spectacle de théatre, de musique, de chant et d'extraits vidéo o͹ des hommes politiques et des intellectuels ont été interviewés pour la circonstance. Le rythme est Í la fois dramatique et comique pour raconter ce "règne" du couple Leͯla et Ben Ali sur la Tunise avec son pseudo"changement". Mieux encore, cette pièce s'intéresse au régime bourguibien et Í la Tunisie après la révolution des braves qui replongent étrangement le pays dans la peur et l'incertitude.
Et bien que puisée d'une oeuvre classique du théatre shakepearien, "Makbeth" en l'occurence, un tyran qui ressemble beaucoup aujourd'hui aux dictateurs du monde arabe, elle a revetu les réalités tunisiennes Í travers un discours en dialecte tunisien qui plait fortement Í son metteur en scène Lotfi Achour qui l'a également adaptée en compagnie d'Anissa Daoued et Jawhar Basti. La mise en scène insiste sur la recherche tous azimuts, lÍ o͹ le théatre s'approche plus du spectateur et lÍ o͹ le narrateur monte sur scène venant de la salle. Les décors vont et viennent et ne restent point immobiles. Ils changent au gré des scènes et disparaissent parfois pour permettre aux comédiens d'occuper la scène pour eux-mêmes. L'atmosphère de la persécution des opposants, de la soif irraisonnée du pouvoir, bref de la dictature et de l'argent Í gogo filait en douceur dans cette pièce qui rompt avec le théatre classique pour être dans l'air du temps.
Et bien que puisée d'une oeuvre classique du théatre shakepearien, "Makbeth" en l'occurence, un tyran qui ressemble beaucoup aujourd'hui aux dictateurs du monde arabe, elle a revetu les réalités tunisiennes Í travers un discours en dialecte tunisien qui plait fortement Í son metteur en scène Lotfi Achour qui l'a également adaptée en compagnie d'Anissa Daoued et Jawhar Basti. La mise en scène insiste sur la recherche tous azimuts, lÍ o͹ le théatre s'approche plus du spectateur et lÍ o͹ le narrateur monte sur scène venant de la salle. Les décors vont et viennent et ne restent point immobiles. Ils changent au gré des scènes et disparaissent parfois pour permettre aux comédiens d'occuper la scène pour eux-mêmes. L'atmosphère de la persécution des opposants, de la soif irraisonnée du pouvoir, bref de la dictature et de l'argent Í gogo filait en douceur dans cette pièce qui rompt avec le théatre classique pour être dans l'air du temps.
D'ailleurs ce travail a été déjÍ présenté Í Londres dans le cadre du "World Shakespeare Festival". Un pari gagné lÍ -bas et qui n'a pas pu convaincre le public présent au Théatre municipal de Tunis. Certes les comédiens y avaient joué au maximum, mais il y manquait une petite touche pour que ce spectacle soit non seulement complet mais d'une grande teneur et d'un haut niveau.
Bourguiba, Ben Ali, Leͯla et les autres
La pièce suit un rythme de questionnements sur notre rapport au pouvoir, car le Tunisien a toujours été muselé par les dictatures qui se sont succédées. Anissa Daoued était impeccable dans le rÍ´le de Leͯla. Il ne lui manquait qu'un petit effort pour élever la voix afin que tous les spectateurs se trouvant dans tous les coins du théatre puissent l'entendre. Un détail qu'on pourrait considérer sans importance mais qui avait nui Í la pièce. Cette dernière sera donnée aujourd'hui et demain et reprendra en mars pour un nouveau cycle. Gageons que les répétitions et la multiplication des représentations de cette pièce-spectacle seront bénéfiques pour ce travail singulier qui a osé ouvertement raconter une phase cruciale dans l'histoire contemporaine de la Tunisie. Bourguiba y est présent et revient même dans l'inconscient de Ben Ali pour lui faire rappeler qu'il a fait des ravages pour le pays. Une scène unique et d'anthologie imaginée par les adaptateurs de cette pièce de Shakespeare.
B.L.