
Populaire et élitiste, malgré tout !
Au cours de la conférence de presse de présentation du programme de la nouvelle édition du festival international d’Hammamet (17 juillet-23 aoÍ»t), Fethi Haddaoui, directeur de cette 49ème édition a insisté sur le retard enregistré dans la préparation du programme, vu qu’il n’existe pas encore un comité permanent chargé de l’élaboration des préparatifs et de la programmation.
« On aurait aimé que le temps nous soit mieux imparti pour peaufiner une telle manifestation », a déclaré le directeur du festival. Car le facteur temps compte beaucoup quand il s’agit d’amener des vedettes de grosse pointure et qu’il faut impérativement solliciter leur venue deux Í trois années Í l’avance. Mais cela reste presque impossible vu que les lourdeurs administratives en sont les causes. « Car on ne peut pas traiter un festival comme on traite un marché public pour la réalisation d’une autoroute ou pour l’achat de matériaux de construction », a encore ajouté l’interlocuteur. Les moyens restent faibles pour faire le festival. Il a regretté qu’aucun des « grands » artistes orientaux n’ait proposé de chanter gracieusement en Tunisie, étant donné la période difficile qu’elle traverse. L’imitateur français Yves Lecoq a insisté Í se produire gratuitement pour le festival et le public d’Hammamet. Un geste salutaire.
Le programme de cette année tiendra toujours compte des axes et des paramètres sur lesquels repose le programme du festival depuis des lustres, Í savoir l’ouverture et la diversité, a déclaré Fethi Haddaoui. « Toutefois, a-t-il poursuivi, le festival d’Hammamet se doit de rester populaire et élitiste, Í la fois, étant donné qu’il ne peut pas accueillir plus d’un millier de spectateurs et que la proximité entre les artistes et le public est unique. » Il a insisté également sur le fait qu’il a fallu contacter, via des amis interposés et vivant en Tunisie, les artistes qui avaient peur de venir en Tunisie pour les convaincre de s’y déplacer en toute quiétude, Í l’opposé de ce que certains propagent comme fausses nouvelles sur la sécurité dans notre pays.
L’ouverture sera avec la danse-théatre et un spectacle intitulé : « Ila haddin maa » (Jusqu’Í une certaine limite) de Nawal Skandrani, un spectacle tuniso-palestinien, avec la participation d’artistes du Liban, de la France et d’un vidéaste italien. Hammamet voudrait rendre un hommage, cette année Í la Palestine, vu que l’actualité des révolutions arabes fait de l’ombre Í celle des souffrances du peuple palestinien. Quant Í la participation des artistes tunisiens, elle sera marquée par les nouveautés, certes, mais aussi par les improvisations o͹ le spectacle ne comptera pas sur une seule vedette, jusqu’Í faire participer des artistes maghrébins.
B.L.