A la Galerie « Saladin » Í  Sidi Bou Saͯd

C’est une belle exposition de groupe, dédiée Í  la révolution tunisienne, qu’accueille et jusqu’au 31 janvier 2012 la Galerie « Saladin »

A la Galerie « Saladin » Í  Sidi Bou Saͯd

Une autre clameur pour la révolution
C’est une belle exposition de groupe, dédiée Í  la révolution tunisienne, qu’accueille et jusqu’au 31 janvier 2012 la Galerie « Saladin » Í  Sidi Bou Saͯd. « Une initiative d’une poignée d’hommes et de femmes artistes plasticiens », comme nous l’a indiqué Ridha Souabni, le maÍ®tre des lieux. Ils ont choisi le thème du « rêve et de l’optimisme ». Joli titre qui renvoie plutÍ´t vers ce qu’attendent nos artistes de ce soulèvement du peuple tunisien, un an après.

L’expression y est libre parmi les exposants qui appartiennent Í  plusieurs générations et que le rêve et l’optimisme, thème choisi pour cette rencontre picturale, réunit. Cela est évident ; car la liberté est, en plus, l’un des symboles pour lesquels notre révolution a été réalisée. En toute sobriété, les œuvres s’offrent Í  notre regard, distillant le discours du révolté et du témoin de son temps ; l’artiste ne l’est-il pas absolument ? Rafika Dhrif rend hommage aux martyrs de la révolution Í  travers trois tableaux d’huile sur toile et d’acrylique. Pour sa part, Alia Kateb, tout en utilisant une technique mixte, raconte, Í  sa manière, sa vision de la révolution et celle des autres, également. Cela rime plutÍ´t avec « Ré-évolution ». A méditer. Quant aux travaux de Lamia Guemara, elles aussi en technique mixte, s’en va chercher son optimisme du cÍ´té de l’Amérique latine, Í  Cuba, plus précisément. Une autre expression de la liberté. Mais le rêve est quelque part éveillé chez Fadhel Ghedira. De son cÍ´té, Kmar Garbaa Ben Abdallah, avec ses « révolutions », indice un et deux, montre des visages heureux et recrée, en technique mixte et collage l’historique de la révolution tunisienne. Le discours d’Aͯssa Gouirah, quant Í  lui, est direct : un parcours de la vie, une révolution et une anti-révolution, par huile sur toile interposée. Melika Ghozzi, pour sa part, décrit la révolution en combats de bêtes et en mouvements de vagues. Aissa Ibrahim, avec ses huiles sur toile, insiste sur le regard pour mieux regarder l’avenir. L’optimisme est-il de rigueur dans cette mise Í  vue ? Ce n’est peut-être pas l’avis d’Amel Zaͯm qui crie sa révolution comme par pessimisme ; comme pour voir la réalité en face. Ses cinq travaux d’installation, en grand et en petit format, le prouvent. Se brÍ»ler est-il le synonyme de sensation d’une plus grande liberté ? Tout devient brÍ»lé, ou presque, et c’est le feu de Bouazizi, déclenchant la révolution, qui ressurgit devant nous. Une visite s’impose, du cÍ´té de la Galerie « Saladin », dans le village mythique de Sidi Bou Saͯd.

B.L.