
Un bel hommage Í la Tunisie
C’est une grande exposition, Í la fois une rétrospective et un hommage Í la Tunisie, que rend l’artiste plasticien Ali Zenaidi Í la Tunisie. Cela se passe au Musée de la Ville de Tunis, au Palais Kheireddine, plus exactement. Près de cent cinquante œuvres peintes et dessinées y sont exposées aux deux niveaux de ce bel espace pictural, depuis le 27 septembre dernier et jusqu’au 27 octobre 2012. Soit un mois pour aller admirer les anciens et les nouveaux travaux de cet artiste et qui couvrent une longue période qui a démarré en 1975. Ces travaux représentent différentes périodes du parcours pictural de ce plasticien talentueux, qui reste Í la fois attaché aux spécificités tunisiennes, ainsi qu’Í son désir de sortir des sentiers battus de la tradition folklorique. Pour cela, il n’hésite pas Í effectuer des recherches autour de l’identité culturelle et les interactions entre l’Orient et l’Occident. Un créneau qu’il ne cesse de développer, en usant de plusieurs supports.
Le collage en premier
Le plus frappant dans cette nouvelle exposition d’Ali Zenaidi est le procédé du collage et de la technique mixte sur toile. Le papier y est présent, accompagnant une vision moderne des êtres et des choses. Mais Ali Zenaidi est également marqué par ses souvenirs d’enfance qu’on retrouve dans d’autres œuvres et sous plusieurs techniques. Il part dans son inconscient Í la recherche de traces de ce passé si loin et si proche ; qui demeure parfois et o͹ parfois encore, rien n’en reste. Les tableaux sont Í la limite du figuratif et de l’abstrait, mais ce qui détermine le travail de ce plasticien ; c’est la verticalité, car il géométrise la surface du tableau par un réseau de lignes. Les couleurs ne choquent point, permettant de revisiter des lieux communs, ou de se souvenir d’un passé révolu. Les variations de couleurs ne sont pas fortuites. Leur rapport au quotidien d’hier et d’aujourd’hui, s’y fait sentir.
Interrogations sur l’identité
Notre artiste se révèle Í la recherche continuelle d’une identité Í lui et celle rêvée. La mémoire du signe, du mouvement, de la forme, de l’espace et de la couleur, viennent-ils le prouver ? Il varie ses palettes du bleu vers l’ocre, pour un voyage Í travers toutes les régions de la Tunisie et particulièrement la Médina de Tunis qui l’a le plus inspiré. Une exposition Í visiter absolument !
B.L.