
Les Hammams de la Médina révèlent leurs secrets
C’est une exposition inédite de photos qui racontent les Hammams de la Médina de Tunis qui se tient depuis le 11 et jusqu’au 30 juillet au Palais Kheireddine-Musée de la ville de Tunis sous le titre : « Regards posés, Hammams de la Médina de Tunis. »
Son inauguration, vendredi dernier en soirée, a fait drainer un public des plus nombreux entre artistes, politiques et journalistes. Cette grande exposition est organisée par l’Association « L’Mdina Wel Rabtine-Actions citoyennes en Médina », crée en 2012, la Maison de l’Image, avec le soutien de l’Ambassade de Suisse et de l’Institut français de Tunisie. Elle ne revient pas sur un passé révolu, autant que ce dernier est toujours lÍ , du fait que ces Hammams traditionnels, ces bains-maures, sont encore fonctionnels. Cela n’est pas sans évoquer pour certains des souvenirs ineffaçables d’une enfance ou d’une adolescence et de faire découvrir pour d’autres des lieux o͹ ils n’ont jamais mis les pieds. Si bien que de jeunes visiteurs se demandaient de quoi il s’agissait en voyant des seaux suspendus, les « Stal Hammam », en l’occurrence !
Il est vrai que la vie moderne ne permet plus les déplacements au Hammam comme au bon vieux temps, car les Hammams font partie parfois du chez soi, en format miniature. Il s’agit également et Í l’occasion de cette exposition, de mettre en évidence un patrimoine en péril. Car sur les 50 Hammams historiques signalés au 19è siècle dans le cahier des taxes municipales « Kharrouba » et cartographiés en 2013 par l’Association « L’Mdina Wel Rabtine », seuls 26 Hammams ont pu maintenir leur activité, 17 ont été détruits et sept autres sont fermés. Et c’est Í travers 114 photos de 19 photographes tunisiens et européens professionnels et amateurs que le visiteur accède Í ces lieux magiques enfouis et parfois oubliés.
Les photographes participants sont : Mohamed Amine Abassi (Hammam Abdeljelil), Sophie Baraket et Aglaé Bory (Hammam Ennozha Í Bab Sidi Abdesselem), Hamideddine Bouali (Hammams Bou Sandel et Chabbou), Marianne Catzaras et Mehdi Chaker (Hammams Daouletli et Dour El Hara), Nesrine Cheikh Ali et Chehine Dhahak (Hammam Edheb et El Ariane), Rania Dourai et Hichem Driss (Hammams El Marr et El Metihra), Arnaldo Genitrini et Pol Guillard (Hammam Ermimi), Yassine Hakimi, Max Jacot et Arthur Perset (Hammam Kachachine et Saheb Ettabaa), Jacques Pion et Anna Puig Rosado (Hammams Sidi Mehrez et Sidi Rassas), Aziz Tnani et Patricia Triki (Hammams Sidi Sahbi-Rue du Pacha, Tammarine et Zitouni.)
Et pour ne pas laisser ces Hammams Í leur sort, une action sera menée sous l’intitulée de : « Inek al Hammam » pour sensibiliser les décideurs et le grand public Í la valeur indéniable de ce patrimoine qui risque de disparaÍ®tre Í la prochaine décennie. Une banque d’images sera crée Í cet effet et l’action des citoyens y sera donc primordiale. Une exposition qui vaut le déplacement pour voir ce qui constitue les composantes essentielles d’un Hammam et de ses accessoires nécessaires.
B.L.