
Une société en déperdition
Une projection en avant-première du court-métrage de fiction : « Désirs » de Samir Harbaoui a eu lieu récemment Í la salle « 7ème Art » Í Tunis. Ce film de 22 minutes date de 2013 et essaye de capter les désirs d’un jeune diplÍ´mé resté au chÍ´mage. Ses désirs demeureront-ils comme des utopies impossibles Í réaliser ?
Filmé avec beaucoup de délicatesse, ce film est adapté du recueil de « Nostalgie », recueil de nouvelles de Lassaad Ben Hassine. Le rythme de narration suit en plus celui de l’écriture romanesque. Les déambulations au centre-ville de Tunis, du héros de l’histoire racontent ses états d’ame et ses pensées. Mais ce sont les déceptions qu’il a essuyé durant sa vie qui vont ressurgir dans sa mémoire. Des flashs-back successifs avec un montage parallèle permettront de situer le passé au présent et de faire le parallélisme Í travers une même scène qui a lieu hier et aujourd’hui. Le casting est constitué d’acteurs peu connus mais qui ont assurément bien joué leur rÍ´le. Mohamed Sassi Ghorbali, qui a déjÍ joué dans d’autres films, colle ici et parfaitement au rÍ´le, jouant en plus avec aisance et sans rajouts. Fethi Akkari y interprète un rÍ´le de composition qui lui sied Í merveille.
Et Í travers le jeu des acteurs et la narration intelligente et captivante, la direction d’acteurs se fait sentir. Il est vrai que la carrière professionnelle entamée dès 2001 par le réalisateur Samir Harbaoui en tant qu’assistant réalisateur sur plusieurs films, téléfilms, feuilletons et sitcom a beaucoup valu. Et bien que l’histoire du film soit quelque peu tristounette, elle plait, car beaucoup de Tunisiens vont s’y retrouver. Le film présente des situations imaginaires, certes, mais inspirées par le quotidien des artistes et des intellectuels de ces dernières décennies au sein d’une société o͹ l’individualisme est régnant. Le chÍ´mage, en plus, y est présent et en filigrane. Un beau et nouveau court-métrage tunisien que nous espérons voir incessamment dans nos salles obscures.
B.L.