
L’intrigante trace d’un cinéma de quartier
Le premier long-métrage du réalisateur tunisien Mosleh Kraiem intitulé : « Bab El Fella » a été projeté en avant-première le 5 avril au « Colisée. » Un public des plus nombreux est venu voir cette nouveauté cinématographique et ovationner, avant sa projection, l’équipe artistique et technique du film.
Ce dernier d’une durée d’une heure et demie. Il est avant tout un hommage aux cinémas de quartier qui ont tous disparu Í Tunis et depuis plusieurs années. Mais pour évoquer ce thème, le réalisateur n’a pas trouvé mieux que de nous proposer de trouver l’intrigue qui entoure M. Gianni, l’ancien propriétaire d’une salle dénommée « Bab El Fella » (Cinémonde.) Tout le film est une suite de flash-back sur fond de drames successifs et d’horreur. Pourquoi donc ce choix déplacé ? Dirait-on, avec en filigrane des tueries de femmes et d’hommes en séries. Il est vrai que dans un quartier populaire et Í une autre époque, il se passait de bien étranges choses.
Le cinéaste raconte les détails d’un quotidien révolu avec des lieux publics qui existaient. La maison close, le Hammam, la « Kherba », les ruelles et autres impasses…Mais aussi la salle de cinéma. Toutes ces ambiances et atmosphères y sont mises en évidence. La reconstruction est presque impeccable avec le jeu subtil et remarqué de comédiens professionnels. La narration est truffée d’intrigues et de peur. Ce genre cinématographique est quelque peu nouveau pour notre cinéma. Mais faut-il faire beaucoup de films pour y parvenir ? Mosleh Kraiem dédie son film entre autres Í Ahmed Bahaeddine Attia, le producteur prolifique des années quatre vingt dix du siècle dernier, avec quelques extraits de « Halfaouine » de Férid Boughedir qui figure dans « Bab El Fella » et de « Ya Sultan El Médina » de Moncef Dhouib.
La première œuvre de Mosleh Kraiem nous laisse sceptiques. Car ce film accroche, par moments et nous lache prise, par d’autres. Les rapprochements sont déplacés et le fil conducteur ne tient pas beaucoup. A vouloir raconter plusieurs histoires et suivre des voies labyrinthiques, le film se perd dans cet enchevêtrement d’histoires. Le message arrive mal Í parvenir, car les détails ont en fait une autre histoire de femmes, de jalousie et d’amour possessif.
B.L.