
Annonciatrices d’un été intense, les couleurs s’affirment et se répondent en symphonies abstraites chez ELIE SAAB.
Au fil des passages, le choc des couleurs joue Í plein: si le défilé s’ouvre sur une série de silhouettes blanches, il se colore avec force évoluant d’un jaune solaire, vers des aplats peau de pêche, vert émeraude puis bleu Lapis-lazuli.
Petit Í petit, la force des couleurs dévoile une collection de pièces de jour ultra-féminines : des robes en mousseline enveloppent la silhouette de manches-capes tandis que des tailleurs pantalons (bleu-violine) dévoilent leur tombé impeccable. Plus sensuels encore, des plissés plats en crêpe Georgette imposent leur élégant rythme texturé. Des plus subtiles, enfin, des quilles doublées de dentelles se cachent Í l’intérieur des jupes pour rivaliser de féminité.
Si de longues robes en mousseline portent haut leur caractère vaporeux, d’autres passages, près du corps, surlignent la silhouette de lignes graphiques.
Précises, les découpes esquissent une géométrie anatomique des plus saillantes : rythmé d’incrustations de dentelles, d’empiècements ton sur ton ou de dos ajourés, chaque passage scande une définition moderne du daywear.
Fluides, les paillettes mattes coulent sur les volumes du soir: ici un buste animé de scintillement rivalise avec un dos nu ; lÍ une robe de jour renvoie des reflets discrets, qui rappellent le scintillement sourd des galets mouillés. Au paroxysme, une série de robes Bleu Klein rebrodées de paillettes atypiques brillent d’éclats profonds. Presque stellaires.
Suggérer plutÍ´t que montrer, tel semble être le leitmotiv de cette collection qui se décline tout en détails, découpes et plissés d’une rare ingénuité.