Cinéma : Avant première du film « Or noir » de Jean Jacques Annaud

La sortie tunisienne d’« Or noir », le nouveau film de Jean Jacques Annaud, tourné cette année en grande partie en Tunisie, aura lieu le 25 nove

Cinéma : Avant première du film « Or noir » de Jean Jacques Annaud

Peut-on éviter les déchirements ?


La sortie tunisienne d’« Or noir », le nouveau film de Jean Jacques Annaud, tourné cette année en grande partie en Tunisie, aura lieu le 25 novembre 2011, en même temps qu’en Europe et partout ailleurs, dans 6000 salles en tout. Tarak Ben Ammar, son producteur, l’a annoncé au cours de la conférence de presse qui a suivi la projection en première de ce film, le 11 novembre aux laboratoires LTC, Í  Gammarth, Í  l’attention des représentants des médias tunisiens, tous supports confondus et en présence du réalisateur Jean Jacques Annaud, ainsi que des acteurs Tahar Rahim, Mahmoud Larnaout, Hichem Rostom, Lotfi Dziri et Mohamed Ali Nahdi. « Jean Jacques Annaud s’est plongé dans l’histoire du monde arabe, a ajouté Tarak Ben Ammar. Et c’est pour raconter, pour la première fois, l’histoire du monde arabe, Í  travers celle d’un jeune prince, que nous avons voulu faire ce film », a-t-il poursuivi. « Or noir » est une fiction, dont les événements se passent dans les années trente du siècle dernier, quelque part en Arabie, mais qui n’est pas sans rappeler des réalités que vivent actuellement les pays arabes et musulmans et qui amènent Í  des guerres fratricides et stupides, qu’ils auraient pu éviter. « Or noir », c’est aussi la seconde appellation du pétrole, générateur de fortunes colossales et qui fait toujours perdre la tête de ceux qui en sont maÍ®tres et peut-être maÍ®tres du monde !? Le film ne se laisse pas seulement voir. Il emporte son spectateur vers un genre très rarement exploité aujourd’hui ; celui du cinéma spectacle et spectaculaire : lÍ  o͹ les images sont plus vraies que nature, dans des décors Í  90% naturels, avec une histoire des plus touchantes. Le nombre impressionnant d’acteurs et de figurants, d’animaux (dromadaires et de chevaux) et la difficulté de filmer dans des lieux désertiques, accrochent et font rêver.

Le Sahara tunisien et qatari, en partie, constituent également la majeure partie des lieux de tournage. Un pari imaginé et gagné par notre producteur Tarak Ben Ammar. Ce dernier a également fait savoir qu’il a été séduit par le roman : « South of the Heart » (La soif noire) de l’auteur suisse Hans Ruesch, quand il l’avait lu, en 1976, quand il faisait ses débuts sur le plateau de tournage de : « La guerre des étoiles » de Georges Lucas. « J’ai dÍ» renouveler, tous les cinq ans, mes droits d’adaptation de ce livre », a-t-il ajouté. Trente cinq ans après, il s’était retrouvé, Í  quelques centaines de mètres du lieu o͹ il avait lu le roman, Í  le porter Í  l’écran ! Tel un conte de fée, ce projet a vu la participation et l’engagement des majors américains Warner Bros et Universal. Jean Jacques Annaud, pour sa part, n’a pas tari d’éloges l’accueil qu’il avait reçu des tunisiens, en insistant que toute son équipe se sentait Í  l’aise ; car les conditions y étaient requises. « Vous avez de très grands acteurs », a-t-il également lancé, pour insister sur le talent des comédiens tunisiens, que seul leur talent peut leur fournir la chance de jouer dans de telles superproductions, loin des soi-disant copinages.

Clins d’oeil, coͯncidences et miracles

« Or noir » est truffé, Í  travers la narration, de clins d’oeil comme destinés Í  l’Occident. L’interprétation du Coran, aujourd’hui, mal interprété par certains esprits rétrogrades, chez les musulmans eux-mêmes et chez les occidentaux, revenait par intermittence, Í  travers des exemples concrets. Il est certain que l’histoire du film est Í  coup sÍ»r la manière dont le réalisateur voit le monde, sans pour autant ne pas fournir sa vision idéale de ce dernier. D’un autre cÍ´té, et c’est lÍ  le secret du cinéma, des coͯncidences extraordinaires, qui aboutissent parfois Í  des miracles, interviennent dans ce film. Cela s’appellerait une immersion immédiate dans l’histoire et dans le contexte de la fiction et cela épouse parfaitement la version classique d’un cinéma qu’on croyait révolu, mais qui ressurgit grace Í  la douce folie de ses producteurs et réalisateur. Car tant que le cinéma existe, il n’est point interdit de l’imaginer Í  la manière d’hier, ou d’aujourd’hui, o͹ l’image est devenue de synthèse, o͹ le jeu de l’acteur devient, parfois, de second plan. Or, dans ce film, c’est une véritable leçon de cinéma, sans trop philosopher, que nous livre Jean Jacques Annaud, modestement.

Secrets de tournage

La projection du film a été, elle-même précédée par celle de son making off, fait par les américains. Les différentes étapes de tournage, en Tunisie et au Qatar, le montage et l’enregistrement des voix des acteurs et de celles des doublages, en France, les interviews du producteur, du réalisateur et des acteurs étrangers, donnaient un aperçu, sinon l’eau Í  la bouche pour voir le film. Nous aurions aimé voir les acteurs tunisiens y être interviewés. Mais qu’importe, ils jouent dans le film, des rÍ´les importants ! Le tournage avait coͯncidé avec le déclenchement de la Révolution tunisienne, qui n’a pas été sans inquiéter l’équipe. Mais tout s’était bien passé et achevé. Antonio Banderas jouait la comédie, en reprenant les détails de la fuite et de la chute du régime de Ben Ali. Le parallélisme entre les batailles et les guerres contenues dans la fiction et la réalité que vivait la Tunisie, se rencontraient. La fiction était réalité et vice-versa.

B.L.