
L’envers du décor
La Rencontre Annuelle des Réalisateurs Tunisiens (17-19 février 2012), nous a permis de voir, en avant-première, Í la salle : « Le Mondial », le court-métrage de fiction de Karim Belhaj : « Case départ ». Un court, qui en dit long sur la situation des nouvelles diplÍ´mées du supérieur, sous nos cieux.
Le titre arabe du film ; en l’occurrence : « Donia », est celui que porte son héroͯne, rÍ´le joué avec une certaine aisance par Nadia Boussetta. Mais il renvoie, d’emblée, Í une vie, dans sa traduction en langue française. Et quelle vie ! Une vie de galère d’une diplÍ´mée de l’enseignement supérieur, contrainte Í travailler dans un centre d’appel et qu’elle quitte dans toutes ses situations. Elle en sera virée ; pour manque de respect envers un client au bout du fil. Sa vie ne va pas trop changer et Donia évitera, in-extremis, de sombrer dans la débauche, en contactant un nouveau centre d’appel. Le patron, rÍ´le incarné avec un certain effacement par Mohamed Kouka, est un homme Í femmes. Son assistante, alias Samia Rehaͯm, lui « recrute » ses nouvelles proies ! Ces dernières sont les préférées de cette assistante ! Donia reviendra Í la case départ, échappant Í ce double-piège, pour travailler dans un autre centre de télé-performance. Une situation qui a tendance Í stagner et qu’elle se trouve dans l’obligation de l’accepter, pour éviter la précarité. Dans ce film, le réalisateur a osé soulever un sujet jusque lÍ tabou ; car nos jeunes diplÍ´mées du supérieur risquent de vivre des situations d’avilissement face aux agissements de certains patrons qui ne trouvent aucun inconvénient pour profiter de la situation de précarité o͹ se trouvent ces jeunes filles qui s’ouvrent Í la vie professionnelle. Et n’eussent été la présence des centres d’appel, beaucoup, sinon des milliers de jeunes gens et de jeunes filles n’auraient jamais trouvé de boulot, même pour une période provisoire.
B.L.