Cinéma tunisien :« Le royaume des fourmis »

Le premier long-métrage du cinéaste tunisien Chaouki Mejri : « Le royaume des fourmis » tourné entre la Tunisie et la Syrie, sort cette semaine..

Cinéma tunisien :« Le royaume des fourmis »

L’appel de l’enfance


Le premier long-métrage du cinéaste tunisien Chaouki Mejri : « Le royaume des fourmis » tourné entre la Tunisie et la Syrie, sort cette semaine, soit le 3 octobre 2012, sur nos écrans. Un bel hommage Í  la lutte continuelle du peuple palestinien contre l’occupant sioniste, depuis plus de soixante ans. 


Pour cela, le réalisateur tisse une histoire émouvante qui va de pair avec le danger au quotidien, la mort, la survie et le rêve, parmi trois générations d’habitants de la terre palestinienne.


 Le titre du film renvoie, en premier lieu, Í  un jeu éducatif et de distraction pour enfants qui porte le même nom. Les chérubins s’en vont, en effet, construire un royaume de fourmis, comme dans un puzzle.


 Ce renvoi n’est pas fortuit, Í  notre sens, dans la mesure o͹ la construction et la déconstruction est répétitive dans le film. La récupération de la terre, la vie sous terre, dans une sorte de grotte, comparable Í  un royaume de fourmis et sur terre,  s’y rencontrent et s’y retrouvent.


 La peur, la lutte, l’amour, Í  tout prix, s’il le faut, la vie et la volonté de vivre, y sont monnaie courante. L’histoire pourrait paraÍ®tre banale, car on y retrouve du déjÍ  vu et entendu. Mais cela dépasse les simples images que toutes les télévisions du monde diffusent tous les jours. Chaouki Mejri nous fait valoir son talent dans la maÍ®trise de son image. 


Et c’est Í  une petite leçon de cinéma, qu’il semble nous convier. L’atmosphère y est pourtant triste, en plus d’une musique forte, signée Walid Al Hachim.


 Elle  exprime une situation presque invivable et tendue et ajoute d’autres tons de tristesse. Et il ne faut point omettre la présence d’un enfant poète dans le film. Un enfant qui représente les enfants de l’Intifadha, dont les armes sont les pierres et la volonté d’achever leurs études.


 Cet enfant meurt, tué par une balle perdue. C’est le summum de la tristesse, mais qui ne fera qu’accentuer le rythme du film et garder l’espoir d’une paix…peut-être. Le film dure deux bonnes heures. Une longueur excessive, mais qui nous fait descendre aux enfers et nous permet de faire un voyage entre la surface et le sous-sol. 


C’est gris et triste. Mais telle est la réalité. Avoir et Í  éviter pour les ames sensibles.


B.L.