
Le piano chante la magie Chopin
C’est un concert exceptionnel donné récemment (le 17 septembre) au Théatre municipal de Tunis, par la pianiste française Elizabeth Sombart. Un concert qu’on n’est pas prêt d’oublier, de sitÍ´t.
Sur l’avant-scène du théatre, l’ambiance était feutrée. La virtuose du piano, toute vêtue de blanc, a joué successivement et durant une heure et quart, plusieurs morceaux et particulièrement des concertos du compositeur franco-polonais Frédéric Chopin (1810-1849.) Cela se passait devant un public des plus mélomanes, mais qui n’était pas en grand nombre, ce soir-lÍ . Le nombre importait peu. Elizabeth Sombart, qui joue allègrement et Í longueur d’année sur les plus grandes scènes parisiennes (Olympia), londoniennes et suisses, a donné une prestation devant une salle silencieuse durant toute la durée du spectacle. Elle avait, en effet, demandé au public, avant d‘entamer son jeu, de ne pas applaudir entre chaque œuvre. Celle qui se consacre depuis un quart de siècle Í la formation des professeurs et des pianistes, a offert Í ce public, une autre manière, la sienne, de jouer du piano d’une main et des deux mains.
Cela a donné des résonnances inhabituelles. Nous étions emportés et bercés aux sons du piano. Les mains jouaient religieusement et avec délicatesse. Sans taper fort sur les touches, la musique se dégageait et se propageait. Les notes montaient vers le ciel. L’atmosphère était céleste, quelque part. Les « Nocturnes » de Chopin, un compositeur dont Elizabeth Sombart en est une spécialiste, pour avoir enregistré ses mêmes nocturnes sur un album, étaient revisitées, voire jouées Í leur juste manière et Í leur juste valeur, en ce début de soirée. Les applaudissements ont fusé Í la fin du concert. Et la pianiste a offert Í ses spectateurs ravis un morceau de Franz Schubert. Une soirée dédiée Í la grande musique o͹ le piano était le maÍ®tre des lieux, avec une pianiste respectueuse de son art.
B.L.