
Un rire nécessaire
C’est dans le cadre calme et charmant de l’un des salons du Novotel-Tunis qu’a eu lieu le 9 janvier la présentation aux journalistes et la dédicace du livre de bandes-dessinées : « Toubib… or not Toubib ? » de notre confrère Chedly Belkhamsa. Ce premier album de notre dessinateur de presse est d’ailleurs le premier livre paru chez « MESB », en l’occurrence « Méditerranée Edition Senda Baccar » la nouvelle maison d’édition de notre consoeur.
Chedly Belkhamsa a fait savoir au début de sa présentation que la bande dessinée, sinon les dessins de presse existaient en Tunisie dès les années trente du siècle dernier. Cela lui a été possible de le découvrir quand il avait effectué un travail de recherche Í la Bibliothèque nationale sur ce thème et dans les années soixante-dix afin de réaliser une grande exposition lÍ -dessus. Mais le projet n’avait pas abouti étant donné que la censure avait joué son rÍ´le. Car sur les quatre cent dessins rassemblés, il n’en était resté que trente cinq pour l’exposition en question ! L’exposition avait eu lieu tout de même sans son consentement, ni sa participation ! Tout cela pour insister Í dire que la bande dessinée, la caricature, voire les dessins de presse dérangeaient et dérangent toujours.
Senda Baccar a fait rappeler Í ce propos qu’il existe en Suisse des albums qui rassemblent les dessins refusés par les rédacteurs en chef des journaux suisses et français. « La censure existe, devait-elle ajouter, même en Europe. » Dessiner en caricature n’est donc pas une affaire anodine ou commode. A la question de « Jetset » si l’album rassemblait des dessins inédits ou d’autres déjÍ parus, Chedly Belkhamsa a répondu qu’il s’agit lÍ des deux et d’ajouter que des coͯncidences ont fait que les médecins soient en grève ou en effervescence en ces temps-ci. Cette coͯncidence déplait plutÍ´t Í l’éditrice qui pense que les choses ont toujours « marché » dans tout ce qu’elle entreprend. Elle est, en effet, suivie par une bonne étoile.
Le rire est nécessaire aujourd’hui, dans la mesure o͹ les gens ne rient plus comme avant, comme l’a fait remarquer Chedly Belkhamsa. Il a rappelé qu’avant l’indépendance, les gens riaient beaucoup par journaux interposés pour critiquer les situations sociales et le protectorat français. La Tunisie a-t-elle aujourd’hui un « Toubib » pour être bien soignée ? Il faudrait assurément lire et suivre les petites histoires racontées par l’auteur via ses dessins hilarants.
B.L.