
La 29è édition du festival international du film amateur de Kélibia (FIFAK), qui coͯncide avec la célébration de son cinquantenaire, a débuté hier soir au théatre de plein air de la maison de la culture en présence d’un nombreux public. Le ministre de la culture Mourad Sakli et celui de l’économie et des finances Hakim Ben Hammouda, étaient lÍ pour la circonstance.
Et faut-il rappeler que ce dernier est un ancien cinéaste amateur, membre de la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs (FTCA) crée en 1962 et organisatrice de ce festival depuis 1964. Les retrouvailles étaient dans une ambiance chaleureuse et bonne enfant entre plusieurs anciens cinéastes amateurs invités Í l’occasion. Cette cérémonie d’ouverture a été marquée par la projection de quelques films-cultes de la FTCA, ceux d’hier et d’aujourd’hui. Des images d’hier que plusieurs spectateurs découvraient Í l’occasion. Dans son allocution d’ouverture, Meriem Sardi, présidente de la FTCA, n’a pas manqué de rappeler que ce festival a su préserver son identité et sa liberté durant cinquante années et malgré tous les obstacles rencontrés.
Le film d’ouverture était un long-métrage documentaire français intitulé : « C’est assez bien d’être fou » d’Antoine Page. Un petit chef-d’œuvre assez long, certes, mais Í´ combien beau ! C’est l’histoire d’un réalisateur et d’un dessinateur qui vont traverser l’Europe jusqu’Í la Sibérie. Les dessins y sont mêlés Í la vidéo. Un travail très original qui nous sort des sentiers battus de l’expression et du filmage classique. Le film nous surprend et nous permet de passer des moments volés Í un quotidien parfois morose. La création et la créativité accompagnent une narration toujours surprenante. Le dessin y est mis en évidence au même titre que l’image normale. C’est une dualité dans l’expression que réussit le réalisateur. Mieux encore, il mêle les dessins et les personnages humains avec une extraordinaire adresse.
Les détails ont chacun leur importance dans cette histoire d’humains et d’animaux domestiques que s’ « amuse » Í dessiner « Zoo Project », de son vrai nom Bilel Berreni. Un artiste algérien qui vivait en France et qui avait été en Tunisie, en 2011, durant les premiers mois de la révolution. Il avait d’ailleurs dessiné des portraits de martyrs tunisiens sur les murs des rues de la Médina de Tunis. Mais malheureusement, ce jeune artiste a été retrouvé mort Í Detroit, aux USA, tué par balle. Le FIFAK lui rend d’ailleurs hommage en empruntant ses dessins réalisés Í Tunis pour l’affiche du 50è. Un bel hommage pour un grand artiste disparu très jeune.
Peu avant le démarrage du festival, une pré-ouverture a eu lieu au Centre des sports maritimes de Kélibia avec la participation de la troupe musicale « Jazz Oil. » La particularité de ce spectacle, c’est qu’il avait eu lieu sur l’eau en présence d’un grand nombre d’invités du festival.
B.L.