
C’est au cours d’une conférence de presse, organisée le 20 septembre 2012 Í Dar Bach Hamba, dans la Médina de Tunis, que le programme de la troisième édition de Dream City, itinéraire pluridisciplinaire biennal d’art contemporain en espace public, a été révélé. Cette manifestation aura lieu du 26 au 30 septembre 2012, Í Tunis et du 5 au 7 octobre 2012, Í Sfax. Les organisateurs, l’Association l’Art Rue, en l’occurrence, ont préféré, tout d’abord, amener les journalistes jusqu’au lieu de la conférence en premier lieu en minibus et en triporteurs, depuis le ministère du tourisme, Í travers les artères de la capitale, puis Í pieds, depuis la Place de la Kasbah, en traversant les souks, les rues et les ruelles de la vieille cité de Tunis. Une belle promenade, en milieu de matinée.
La fête est lancée
Et comme pour affirmer que l’art peut être proposé et pensé autrement, la foule des journalistes et des organisateurs, avec une petite fanfare en avant, qui enflammait l’ambiance, venait-elle surprendre les commerçants, les habitants et les passants. Certains, sans pour autant arriver Í comprendre de quoi il s’agissait, prenaient plaisir Í danser et Í applaudir, pour accueillir ces gens qui débarquaient et continuaient leur chemin. Une ambiance festive et sympathique, qui avait fait sortir, pour quelques moments, ces lieux communs de leur quotidien banal, Í la limite. L’itinéraire allait de la Kasbah, Í la rue Sidi Ben Zied, Í Souk Ettrok, tout près de la « Berka », de Souk Attarine, Í la « Fekka », face Í la Mosquée Ezzitouna, Í la rue des Libraires, Í la rue et au Souk El Blat, jusqu’Í la rue Bach Hamba, lieu de la conférence de presse. Selma et Sofiène Ouissi, directeurs artistiques, ont donné un aperçu du concept Dream City et des nouveautés de cette année. Quelques artistes qui vont y participer et qui ont déjÍ finalisé leur projet, ont été présenté aux présents. Nous citerons : Mohamed Allam, Alia Sellami, Meriem Bouderbela, Marianne Catzaras, Souad Ben Slimane, Pixel 13, de France et bien d’autres. « Notre fête est lancée ! » Ainsi a annoncé, tout au début, Sofiène Ouissi. Il a ensuite révélé que les artistes participants avaient travaillé, chacun son projet retenu, durant neuf mois. Parmi eux, des artistes sont venus d’ailleurs, en résidence pour interroger des espaces alternatifs, sous l’intitulé de : « l’artiste face aux libertés. » Un thème crucial qui va de pair avec le contexte actuel difficile, plutÍ´t, de la Tunisie post-révolution. Quatre grands photographes afficheront leurs œuvres sur les panneaux urbains Í travers une exposition sous le titre de : « corps libres en espace public. » Il s’agit de Mouna Karray, de Tunisie, Kiripi Katembo ? de la république démocratique du Congo, Kourosh Adim, d’Iran et Li Wei, de Chine. Dream City, c’est aussi et particulièrement quatre parcours colorés Í arpenter Í pieds, de douze heures, Í dix huit heures, dans le cœur originel de Tunis, ou de Sfax. Des artistes y rêvent ensemble leur ville et leur société Í travers une quarantaine d’œuvres, toutes expressions artistiques confondues. Ils y penseront l’exister, la place de l’étranger parmi eux, la mémoire collective, les mythes, la Tunisie plurielle… Une conception adaptée par rapport au contexte du lieu. Près de dix milles spectateurs y sont attendus, soit 30% de plus que l’édition de 2010, ont annoncé encore Selma et Sofiène Ouissi. Quant aux nouveautés de cette année, elles se résumeraient dans le fait que les demandes d’ autorisations auprès des autorités concernées reçoivent désormais des réponses. Quant au volet de Dream City Í Sfax, les interlocuteurs ont insisté Í dire que la Médina de Sfax est en état de délabrement. Et c’est lÍ une occasion propice pour en attirer l’attention de tous.
B.L.