Electronic Shadow

“Atom is data”, depuis bientÍ´t 14 ans Electronic Shadow martèle cette vérité première pour envisager réalité et virtualité dans un pro

Electronic Shadow

“Atom is data”, depuis bientÍ´t 14 ans Electronic Shadow martèle cette vérité première pour envisager réalité et virtualité dans un prolongement mutuel, fait d’aller-retours inextricablement liés. Une vie augmentée par l’information, un espace virtuel qui ne demande qu’Í  envahir le quotidien pour le rendre encore plus tangible et riche. Alors que leur intervention lumineuse interactive sur le batiment de Jakob+MacFarlane pour le FRAC Centre les consacre comme grand frère de la génération numérique, le tandem fête les 10 ans de “3minutes²” et du premier brevet de mapping vidéo jamais déposé. Un anniversaire bien réel pour des pionniers trop discret.

Oxymore furtif, Electonic Shadow le duo artistique composé par Naziha Mestaoui et Yacine Aͯt Kaci, voit le jour en 2000 comme le fruit d’une rencontre entre deux univers jusqu’alors pas forcément connectés : l’architecture et les nouveaux médias.
Naziha Mestaoui (1975) est architecte DPLG, diplÍ´mée de la Cambre Í  Bruxelles, et développe des recherches sur l’apport des technologies numériques en architecture et en urbanisme pour lequel elle remporte un projet pour la redéfinition du centre de Thessalonique.
Yacine Aͯt Kaci (1973) a quant Í  lui suivi le cursus des arts décoratifs de Paris o͹ il a envisagé les acquis de l’enseignement pluridisciplinaire Í  travers les pratiques liées au multimédia. Il a réalisé quelques créations plutÍ´t notables dans le domaine comme le DVD-Rom du Louvre ou le CD-Rom sur Yves Saint Laurent.
A eux deux, ils s’efforcent de questionner les perméabilités qui existent entre les mondes réels et virtuels, élaborant des créations qui ont autant Í  voir avec l’architecture, les arts plastiques, la scénographie, la performance ou le design. Et de souligner que l’univers généré par la technologie numérique n’est qu’un prolongement de celui bien physique dans lequel nous évoluons.
En 2003, Electronic Shadow développe un procédé technologique qui va présider Í  ce que l’on appelle aujourd’hui le mapping 3D. L’installation 3minutes² s’appuie alors sur la création d’un média qui associe l’espace et l’image dans une relation interactive conditionnée par l’usager – un performeur – évoluant dans ce cadre. Ses mouvements génèrent en quelque sorte une fiction qui vient influer sur l’environnement visuel projeté, imposant dans le même temps le corps comme une interface entre le réel et le virtuel. «En faisant fusionner l’espace, l’image et le réseau, nous construisons ce que nous appelons des réalités hybrides…» expliquent Naziha Mestaoui et Yacine Aͯt Kaci. Ce développement technologique totalement inédit fera très vite l’objet d’un dépÍ´t de brevet et augurera de la création de la structure de production ES Studio.

Riche de ces acquis, le tandem décroche en 2004 une mention au Prix Ars Electronica puis en 2005 le Grand Prix du Japan Media Art Festival – une première pour une entité française – ainsi que le trophée Laval Virtual en 2004 et 2005.

En 2006, Electronic Shadow s’associe Í  l’agence d’architecture Jakob + MacFarlane, dans le cadre d’un appel d’offre qui pour la première fois associait un architecte et un artiste, sur le projet du nouveau batiment du frac Centre Í  Orléans (Les Turbulences). Et remporte le concours. Intitulée Résonances, cette œuvre conçue spécifiquement pour le batiment – inauguré en septembre 2013 – a en fait été envisagée comme une greffe lumineuse qui instaure un principe d’interaction entre l’édifice et son contexte urbain, puisant dans des données d’ordre climatiques comme des scénarios imaginés par le tandem. Véritable peau de lumière, l’intervention est composée de centaines de LED et ne se révèle au regard du public qu’une fois active Í  travers des images-lumières qui jouent dans le même temps avec les spécificités de l’architecture.

Collectif créatif échappant la plupart du temps au principe de classification, Electronic Shadow a démontré qu’il était autant capable de travailler avec une chorégraphe comme Carolyn Carlson (Double Vision en 2006), qu’avec des entreprises comme ST Dupont, Microsoft, d’exposer ses installations dans des musées d’art (MOMA, New York, Centre Pompidou Paris, Musée Granet Í  Aix en Provence…) comme des manifestations de design (Salon du meuble de Milan, Cassina) ou encore d’accompagner des événements célébrations dédiés Í  des personnalités comme ce fut le cas avec Paul Cézanne Í  l’occasion du 100è anniversaire de sa mort.

Depuis trois ans, Naziha Mestaoui et Yacine Aͯt Kaci développent également des projets personnels et autonomes qui les amènent Í  apparaÍ®tre dans des expositions et festivals sous leur nom propre. Récemment, Yacine Aͯt Kaci a imaginé le parcours scénographie d’une exposition dédiée Í  Albert Camus (Aix-en-Provence) ou encore revenait Í  ses pratiques premières en créant la masquotte Elyx tandis queNaziha Mestaoui a mis en route un projet de recherche sur les pratiques ancestrales des peuples qui la conduira au cœur de l’Amazonie.
Informations sur www.electronicshadow.com