
On la surnomme la plus française des actrices allemandes. C’est vrai que la France a lancé sa carrière internationale. Mais aujourd’hui, Kruger, de son vrai nom Heidkrͼger, fait partie des actrices hollywoodiennes dont on oublie les origines. les blockbusters Hollywoodiens, tels que Troie dans lequel elle est aux cÍ´tés de Brad Pitt ou Benjamin Gates avec Nicolas Cage en ont fait une actrice bankable. Mais Diane préfère les films d’auteur. On se souvient de Mon Idole, dans lequel elle donne la réplique Í son fiancé de l’époque, Guillaume Canet. Elle a tourné pour Klapish et Carion entre autres. Celle qui rêvait d’être danseuse étoile a trouvé sa voie. Ancien top model de l’agence Elite, Diane Kruger a su gérer sa carrière cinéma. Venue Í Hollywood présenter le film de Benoit Jacquot les Adieux Í la Reine. Elle y interprète une magnifique Marie-Antoinette Í l’aube de la Révolution Française. Le film est déjÍ sorti en Europe depuis plusieurs mois. C’est pour cette raison que nous avons décidé d’orienter cet entretien vers une conversation beaucoup plus informelle. Diane Kruger se confie pour Jet Set Magazine
R.M. : Tu te souviens de la première fois que tu es venue ici Í Hollywood ?
R.M. : Aujourd’hui, comment ça se passe avec ton agent américain ? tu as des consignes spécifiques pour tes choix hollywoodiens ?
D.k. : Je suis devenue actrice grace Í mon amour du cinéma et de son langage universel. Qu’il soit en français, allemand ou anglais. J’ai toujours rêvé d’être une actrice internationale, de ne pas être limitée par ma nationalité ou mon accent. Ce que je demande Í mes agents américains avant tout, c’est d’être cool avec moi lorsque je décide de faire un tout petit film européen. Bien sÍ»r, de leur cÍ´té, ils essaient de me trouver quelque chose d’intéressant Í Hollywood, pour élargir mon horizon.
R.M. : Tu es allemande, tu as vécu Í Paris, tu partages ta vie entre l’Europe et les USA. Comment tu gères tout cela ?
D.k. : J’habite plus ou moins Í Los Angeles depuis 15 ans maintenant. Je suis allemande, mais ça fait 17 ans que je ne vis plus dans mon pays. C’est plus que la moitié de ma vie. Je me sens aussi très française et très américaine. Il y a plusieurs choses que j’aime aux USA, dont la façon de travailler et l’attitude pour faire les choses. Mais l’Europe me manque quand je reste Í L.A. trop longtemps. La qualité de vie peut souvent être meilleure Í Paris. Personne n’est Í l’heure, tu as 6 semaines de vacances, et en tournage, l’atmosphère est très relax.
R.M. : Tu penses donc que la vie en Europe est plus civilisée qu’ici aux Etats-Unis ?
D.k. : Pas forcément civilisée, mais dans cette industrie du cinéma, disons qu’on s’intéresse un peu moins Í l’aspect business en Europe. Je ne sais pas si c’est vraiment une bonne chose, mais en Europe, c’est le réalisateur qui a toujours le dernier mot. Les producteurs, eux, sont lÍ pour l’aider Í accomplir sa vision. En revanche, Í Hollywood, je pense que le réalisateur est le plus souvent engagé pour un projet sur commande. Mais, il y a plein d’aspects que j’apprécie Í Hollywood et qui pourrait être mis en application en Europe.
R.M. : J’ai cru comprendre que c’est Romy Schneider qui t’a donné envie de faire ce métier. C’est vrai ?
D.k. : Absolument. J’ai toujours rêvé d’aller en France, d’avoir un petit copain français, de faire des films français et de fumer des cigarettes ! (rires…) Quand j’étais jeune, je trouvais que Romy Schneider avait une vie très romantique. Il y avait une lumière en elle qui me faisait rêver et je suis tombé amoureuse du cinéma français grace Í elle. Les français m’ont accueilli comme l’une des leurs. J’ai commencé ma carrière en France, j’ai pris des cours de théatre en France et encore aujourd’hui, ils me considèrent comme leur fille adoptive. Quand je suis dans un super film, ils disent que je suis française et si n’est pas si génial que cela, ils disent que je suis franco-allemande ! (rires…)
R.M. : Quels sont les films de Romy Schneider que tu apprécies le plus ?
D.k. : Les Choses de la Vie et La piscine bien sÍ»r. Et puis il y a tous les Sissi, puisque je suis allemande ! Mais il est également triste de parler de sa vie et de toutes ces choses qui ont changé pour elle Í la fin. Je crois qu’elle faisait partie de ces actrices qui n’arrivent plus Í différencier le travail de leur vraie vie. Mais elle a été une inspiration pour moi et grace Í elle, j’ai compris qu’aucun rÍ´le ne serait plus intéressant que ma propre vie. Je crois que c’est la plus belle leçon.
R.M. : Tu as commencé comme mannequin et la mode n’a pas de secrets pour toi. tu as quelques conseils Í donner Í nos internautes ?
D.k. : Je leur conseille de jouer le cÍ´té minimaliste. Moins de choses. Et n’ayez pas peur de porter ce que vous voulez. C’est toujours le style personnel qui prime sur la mode en général. Beaucoup de gens ont peur de la mode et pensent que c’est superficiel. Ce que j’ai retenu de ma carrière de mannequin ? Il s’agit plus de ce qui fonctionne pour toi que ce que tu peux voir dans un magazine.
R.M. : Ce qui m’amène Í la question qui se rapporte au film, Les adieux Í la reine. Les costumes sont magnifiques mais est-ce que c’était un challenge de porter toutes ses robes ?
D.k. : La robe était très lourde mais c’est surtout la perruque qui était un challenge. Elle était faite Í partir de crinière de chevaux, exactement comme Í l’époque donc ce n’était pas très drÍ´le Í porter. Je comprends maintenant pourquoi tout le monde marchait très droit et très dignement. En fait, c’était pour ne pas faire tomber la perruque. (rires…). Les corsets aussi n’étaient pas drÍ´les. J’avais constamment besoin de trois personnes pour aller de ma loge au plateau de tournage. (rires…)