
Déranger le sens commun
La galerie Aire libre d’El Teatro accueille jusqu’au 5 octobre une exposition d’un groupe de plasticiens tunisiens sous le titre bien évocateur de « SENS dessus-dessous.» Et ce n’est pas de grand désordre qu’il s’agit, autant qu’une variation des sens.
Cette exposition, ouverte depuis le 10 septembre, est une pré-ouverture de la galerie en cette période d’intersaison culturelle 2015-2016. Elle rassemble quarante et une œuvres toutes expressions plastiques confondues avec des noms plus ou moins connus d’artistes plasticiens de plusieurs générations. Et dans son petit mot de présentation de l’exposition, Mach, alias Mahmoud Chalbi, animateur de l’Aire libre, donne le topo. Il dit, en effet, « Variation des sens…avec l’art, de l’art, définir les sens…dévoiler les sens…connaitre les sens…donner du sens…éprouver les sens…satisfaire les sens…impliquer les sens…libérer la sensualité…relativiser le sensitif…déranger le sens commun…élargir la sensibilité au beau ! Variation des sens…suite sans fin…baz’art…bric Í brac…loin de l’accalmie…bouillon artistique…subjectif et suggestif…SENS dessus-dessous…mais toujours nouveautés et découvertes. »
Les techniques utilisées vont du dessin aquarellé sur papier chez Malek Saadallah, avec une « Danse nue », Í l’acrylique sur toile chez Rachida Amara, Í l’huile sur toile chez Ahmed Zelfeni avec « Intimité. » la photo numérique n’y est pas en reste chez Salwa Ben Chikha et Nadia Bouallègue. Majed Zalila s’applique dans le dessin sur papier. L’acrylique sur toile revient avec les œuvres d’Aymen Ben Amor et d’Olfa Jomaa. Le sculpteur Hamadi Ben Neya fait dans le bas relief fer. Une autre sculpture en fer, celle de Najet Gherissi. Quant Í Ichraf Bousabbeh, elle nous propose une installation représentant la tunisienne avec du verre fusing et du tissu. Autant d’œuvres qui crient entre autres expressions : la liberté, la rupture, l’écart et la tension. D’autre part et pour expliciter le thème de cette exposition, une définition de l’érotisme due Í l’écrivain Pierre-Marc De Biasi, accompagne la liste des œuvres exposées.
Nous pouvons lire : « L’érotisme reste peut-être la dernière terra incognita Í conquérir et Í humaniser, l’ultime frontière derrière quoi s’ouvre l’espace de l’amour fou, l’aventure avec un grand A : l’horizon o͹ doit s’accomplir une forme encore inconnue de notre puissance et de notre liberté, un art d’aimer et du vivre ensemble qui fera de nous tous des artistes. » Une belle exposition qui vaut le détour.
B.L.